L’étrangère, Sandor Marais

Un roman en plusieurs tableaux et trois actes, et la première fois depuis le peu de temps que je fréquente cet auteur que ne je finis pas un de ses titres complètement enthousiasmée, mais seulement complètement charmée.

Premier acte : une sorte de préambule musical sur le rythme de « Mort à Venise » fait entendre les rumeurs et les bruissements d’une société cosmopolite, sous fond de couverts qui crissent sur les assiettes, petites bourgeoisies en villégiature dans un hôtel qui fut de luxe, au bord de la mer, sur la côte Adriatique. Nous sommes au printemps, et il fait chaud, très chaud pour la saison. Du coup, on bouge immobile. Dans cet écrin un peu lézardé, l’auteur nous cisèle de son écriture un ballet suranné : le fabricant de porcelaine allemand, un « type » délicatement parodié jusqu’à la caricature, la belle jeune femme légère qui traîne son « Rilke » jusqu’au terrain de tennis, se détachent de la galerie des estivants, quelque peu échoués là, quand même … Émerge un petit homme, nerveux, crispé, il reçoit un coup de téléphone, vite, il doit partir, il monte l’escalier, se dirige vers sa chambre, la belle touriste le précède, il hésite, lui a-t-elle vraiment lancé une invitation ? cette hésitation si discrète serait-elle pour lui ? Alors que l’on ne sait rien, tout est joué.

 Deuxième acte : où l’on en apprend un peu plus sur Askenazi, l’ homme nerveux, un intellectuel petit bourgeois venu en ces lieux pour se reposer d’un adultère commis avec une actrice de peu. Plus que d’elle, de la vraie femme, ou de sa « faute » sociale, c’est à sa question intime qu’il tente d’échapper. C’est que ça le torture, ce qu’il y a au delà du désir, de la « gymnastique du lit », qu’est-ce fait que la femme, cette étrangère, est un manque qui l’englouti ?

Troisième acte : c’est là que j’ai lâché un peu, la quête m’a intriguée sans que je la comprenne vraiment. Tout ce que je puisse en dire, c’est que le narrateur a peut-être trouvé sa réponse, mais moi, je n’ai plus trop compris la question.

Pas grave, c’est beau quand même, et c’est sans doute moi qui suis trop rationnelle face à cette écriture (sublime, j’insiste) qui a des accents d’un d’un si terrible désespoir, d’une solitude si infinie qu’elle m’en a gênée, à la limite de cette gêne qui serait celle de la lecture d’un vrai journal intime.

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