La ballade de Sean Hopper, Martine Pourchain

Bud, le héros, doit avoir quelque chose comme 13 ans, une mère épisodique qui est partie chercher la gloire ailleurs que dans son bled paumé, quelque part entre rien et pas grand chose, un bar à paumés, une supérette sans anti-vol. Bud va de temps en temps à l’école, mais pas souvent quand même. Bud vit avec sa grand mère, une vieille indienne qui lui a appris des choses de la nature, des trucs d’indiens, d’oiseaux, de cailloux et de nuages, avant de se taire.

Comme Bud a peu de choses à faire, finalement, et peu de compagnie, il passe beaucoup de temps à observer son voisinage immédiat, qui se limite à la maison de Sean Hopper, ce qui n’est pas très reluisant non plus.

Dans la maison de Sean Hopper, vit Sean Hopper, sa gentille compagne Bonnie, gentille mais qui ne va pas tardé à se faire la malle, ce qui fait qu’il ne restera plus à Bud que la vague compagnie de Dad, le père de Sean, qui vit au fond du cabanon et ne reconnait plus personne, mais défend ses tablettes de chocolat avec la même obstination qu’il met à fuguer.

Sean Hopper, c’est un vrai méchant. Il est tueur aux abattoirs du coin. Avec d’autres, pas mieux que lui, mais lui, c’est le vrai méchant, à la sale réputation, à la réalité de tueur de vaches convaincu, pas sadique mais froid, il aime ça. Et puis, il boit aussi, trop, évidemment, frappe. Sean Hopper, il s’en fout, de tout … De lui, de la gentille Bonny, de son père, des autres, il conduit, ivre mort. Et puis un jour, un accident, et Sean Hopper va voir la vie vraiment autrement ….

Un roman qui partait avec un lourd handicap, pour moi : il est estampillé « jeunesse » ( je sais, il y a de très bons livres « jeunesse », dont celui-là fait sûrement parti). C’est l’estampille qui me file de l’urticaire. J’ai fait une overdose, il y a quelques années, pour cause d’injections massives, et là, j’étais en pose jeûne. En plus, la narration, prise en charge par un jeune garçon gentil et naïf, je me suis dit, ça craint le pathos : le jeune en mal d’affection et le méchant paumé, il y a de la rédemption dans l’air, ça sent les ficelles.

Et puis, non, j’ai bien aimé cette ballade du côté de Sean, Bud et Bonnie, sans prétention et bien ficelée, une certaine distance ironique sur les poncifs ( évités, du coup), et puis, il y a quelque chose de « La ballade de Jimmy » de Souchon, alors forcément …

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