Guide du loser amoureux, Junot Diaz

Comme le titre l’indique plus ou moins, ce sont des nouvelles. J’aurais franchement préféré un nouveau roman de ce même auteur, mais bon, j’ai pris quand même, parce que c’était ce qui venait de paraître de Junot Diaz et que « La brève et merveilleuse vie d’Oscar Wao », c’est tout simplement génial. « La prose de Diaz électrise tout sur son passage » dit l’éditeur sur la quatrième de couverture. Soit. Sûrement, y a du volt là dedans, mais quand même, çà électrise moins, j’ai trouvé. Peut-être parce que ce sont des nouvelles et que j’aime moins les nouvelles que les romans, ou peut-être parce que je piaiffais devant, du coup, j’ai moins sauté en l’air.

Presque toutes les nouvelles tournent autour de Yunior (celui qui sévissait déjà autour du pauvre Oscar …), un sorte de pivot à contre courant, un exemple à ne pas suivre, un loser d’amour qui le mérite bien, (et ne cherche point la repentance ni l’abstinence, sauf forcée évidemment …), un Dominicain qui garde les yeux sur là-bas, l’île d’origine, et aussi sur les bas des reins qui passent à sa portée, un queutard qui saute sur tout ce qui porte nichons hauts (voire bas d’ailleurs, peu lui chaut si nichons et culs il y a ), parfois le regrette, quand il se fait larguer, reconnaît ses fautes, se fait larguer quand même, toujours infidèle et repentant. Il jubile et déchante en même temps, comme un destin de macho (presque) malheureux.

Mais ce n’est pas ce Yunior là, qui est touchant, bien sûr celui-là, il est drôle, poursuivant sa malédiction des stéréotypes des hommes « chauds » de là-bas, fumeurs, branleurs, glandeurs, braguetteurs … A côté de ce dragueur, se voile l’autre, celui touché par l’exil, le pays pointé dans le coeur, comme un mythe déceptif et pourtant caressé, même oublié, caressant de quelques rayons certaines nouvelles. « Le soleil, la lune, les étoiles » en gardent trace, comme les deux femmes de « Otravida otravez » ( rien que le titre est une samba triste). Quelques passages, quelques phrases en sont les gardiennes, en espagnol dans le texte, plantées dans leur solitude comme les deux enfants dans l’appartement de l’arrivée à Boston, sous la neige de « Invierno ». Puis, plus tard, plus grand, Yunior raconte un peu de son frère qui se meurt d’un cancer, de la mère qui d’un inconditionel amour l’étreint. Le père a disparu, reste cette ombre de l’aîné qui le double parfois, avant lui entre les cuisses des mêmes filles, puis disparaît. Reste le macho qui prend le sexe des filles comme d’autres mangent des mangues.

Un recueil un peu déceptif, donc mais que, en toute subjectivité, j’ai décidé de bien aimer. Même sans Oscar, qui m’a manqué …

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