Pour cause de fatigue des pieds, j’ai laissé ma liste et mes scoops débiles en suspens. Redescendue de mon nuage de mots d’auteurs, et les pieds reposés, je reprends mon envol …
« Les douze tribus d’Hattie » d’Ayana Mathis, parce que impossible de passer devant le stand de Gallmeister sans repartir avec un titre de cette maison d’édition. En plus, cette année, fallait que je cause avec l’éditeur qui m’avait promis, juré, l’année dernière en ces mêmes lieux qu’il allait rééditer dans l’année les oeuvres complètes de Dorothy M.Johnson…..
N’ayant rien vu venir, je suis allée pointer mon sac en moitié vide (en papier ce jour-là, vu que l’autre avec les grandes anses pratiques, et en tissu, avait un trou dans le fond, et du coup, perdait beaucoup de sa fonction première, celle de garder les livres à l’intérieur …). Je suis repartie avec le volume de « Contrée indienne » et la promesse écrite dessus de la main de ce (remarquable) éditeur que d’ici la fin 2015, promesse serait tenue. (En fait,, c’est moi qui m’étais embrouillée dans les dates, évidemment, pas lui …). Mention spéciale à la patience de ce monsieur qui voit surgir devant lui une lectrice inconnue et lui signe sans sourciller un pacte de lecture … (mais toujours pas de trace des fameux tee-shirts avec le totem de l’édition dessus, pas osé lui demander quand même, j’ai mes limites …)
J’ai quand même aussi vu des plateaux de rencontres, pas que arpenté les allées du salon carte bleu en main et revendications à la bouche … Notamment celle entre Lola Lafon (juste d’une pertinence convaincue qui a balayé mes à-priori sur le succès de « La petite communiste qui ne souriait jamais ») et de, donc, Ayana Mathis. Les deux dames se haussant à la pointure l’une de l’autre, ce fut juste, un ton juste. L’animateur faisant un lapsus flatteur en s’adressant à Ayana Mathis, la renommant « Toni » (ben oui, l’auteure est noire et écrit sur la ségrégation aux USA …), il lui fut aimablement rétorqué, que oui, elle était flattée, soit, mais que l’on ne comparait jamais Delillo et Philippe Roth, même si il écrivaient dans les deux sur les complexes d’hommes blancs … Bien vu, et la salle a souri, complice …
« L’homme qui avait soif » d’Hubert Mingarelli, parce que « Un repas en hiver » fait juste froid dans le dos, et qu’il n’y avait pas « Quatre soldats », et que de toute façon, je suis bien partie pour lire tout.
« Inyenzi ou les cafards » et « La femme aux pieds nus » de Scholastique Mukasonga, parce que « Notre dame du Nil ». J’en profite pour mentionner l’ordre de lecture (scoop) préconisé par l’auteure : en premier, c’est « Inyenzi ou les cafards », ensuite, « La femme aux pieds nus » et après « Notre dame du Nil » parce que l’ordre va vers l’arrière ( remonte dans le temps, je veux dire). Du coup, je me retrouve dans la queue, vu que j’ai commencé par le dernier. Pas grave, je me suis lancée dans « La femme aux pieds nus » entre deux attentes de plateaux dans un couloir surchauffé. Quitte à être dans le désordre, autant poursuivre, me suis-je dis. Et dans la file d’attente pour rentrer dans la salle, là au moins, je n’ai pas perdu ma place. C’est déjà ça.
Tant qu’on est dans l’ordre de lecture, j’ai découvert un truc dans l’oeuvre de Joseph Boyden ( bon, je ne l’ai même pas découvert toute seule, en fait, c’est ma copine A. qui me l’a soufflé à l’oreille …), c’est l’histoire de la même famille, en fait, les Bird …. Donc, en un, c’est le dernier paru : « Le grand cercle du monde » quand Bird se disait encore « Oiseau » en indien huron, évidemment (les origines), en deux, c’est « le chemin des âmes », l’arrière-petit fils, je crois … et enfin, c’est « Les saisons de la solitude », l’arrière, arrière Bird … ce qui fait que j’ai acheté les nouvelles « Là-haut vers le nord »( et aussi parce que c’est le seul titre qui n’était pas encore en train de faire crouler mes étagères). Je ne sais pas où les caser, il va falloir que je les relise avant, avec l’oeil avisé qui est maintenant le mien …
Le même Joseph Boyden, interrogé sur les motivations qui pouvaient être celles des Indiens canadiens pour venir se battre sur le sol français lors de la première guerre mondiale, a raconté ce qu’un ancien lui avait dit alors qu’il lui posait la même question : « T’imagines, on me donne un fusil et on me dit, vas-y, tire sur les blancs, tu penses bien que j’y suis allé ». Cela ne fit pas que faire rire la salle attentive …
Et enfin, « Karitas » de Kristin Marja Baldursdottir, parce que le jeune libraire du stand des éditions Gaïa fut terriblement efficace, et si charmant ….
Spéciale dédicace à la photographe attitrée des A. à l’apéro …
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