Qui l’eût cru … Qu’à l’intérieur d’un paquet cadeau rose bonbon avec des fleurs et des cœurs dessus (et aussi un peu de doré …) donc kitsch à souhait, comme je les aime … se cachait un cow-boy au cœur dur comme la pierre des déserts et des canyons ?
Josey n’a que le colt à la bouche et dégaine dru. Peu sympathique de prime abord ( d’ailleurs, il ne vaut mieux pas l’aborder tout court …), le premier Josey Wales (je veux dire celui de la première partie du livre), est un pur hors la loi ; du genre à ne connaître que la sienne, celle de sa survie, la loi morale, il ne sait plus, et peu lui chaut, le cœur ravagé par la perte de sa femme et du fils, la carapace l’entoure.
Ils ont été assassinés par des yankee, des trainards même pas identifiés ; alors, Josey a abandonné la charrue pour les colts, et il s’est fait la main rapide aux côtés des gâchettes des maquisards sudistes, dont l’idéologie humanitaire n’était pas la tasse de thé, les Jesse James and co … So long boys ….
Lorsqu’ils se sont rendus, la guerre terminée, pour quelques dollards et une poignée d’amnistie de plus, Josey a pris le maquis en solitaire, sans plus de raison que la fuite et sa propre idée du chaos individualiste.
So long boy …
Je dois avouer que cette première partie m’a un peu inquiétée, j’ai crains un truc à la Rambo, ma dernière déconvenue en terme de western and co. La cavale semble s’étirer sans but, ponctuée de dégainages intempestifs et systématiques. Flanché d’un jeune ex-vacher, le cow-boy, qui ne pipe toujours pas un mot, tire et fuit, fuit et tire …
Pas so long boy …
Puis, le cinémascope se met en route, l’horizon se dégage, Josey commence son chemin vers la rédemption, à petits pas vers l’humanité … Les codes westerniens prennent leur place, un par un : le compagnon de route, le Sancho Pancha des plaines, l’alter égo du héros en un peu plus bavard, Lone, puis, une indienne, sauvée des griffes des méchants, un peu cabossée mais répondant au doux nom de « petit clair de lune ».
Ces trois éclopés, valeureux et tout, le roman leur construit une odyssée à leur mesure, vols de chevaux, redressages de torts envers les gentes dames, duel avec un chef indien au cœur dur mais digne…. On va de soulagement en soulagement, Josey se laisse approcher ( à sa façon, hein, faut quand même pas tenter de lui arracher un sourire ni une phrase de plus de trois mots avant les dernières pages …) et aimer.
So long boys and girls …
J’avoue, mon coeur de midinette a battu pour que le cow-boy retrouve son Eldorado de champs de bestiaux au coucher du soleil ….
Donc merci Jérôme pour ce plaisir en crescendo, un grand merci de la part d’Athalie, métamorphosée pour l’occasion en Sissi de l’ouest sauvage et âpre !
So long girls … So long …
(et là on entend l’harmonica de Jérôme, fier et sauvage, enveloppant son cadeau de papier rose kitsch avec des grands coups de scotch tranchant l’air des grandes plaines ….)
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