Les filles de Hallows farm, Angela Huth

C’est fou ce que la campagne anglaise peut avoir comme effet sur les jeunes filles anglaises : elle vous les retourne comme de la pâte à pan cakes ou vous les attendrissent comme de la crème du même nom, à moins que ce ne soit le lecteur (lectrice) qui ne se laisse prendre au charme mousseux des haies d’églantiers …

Pendant la première guerre mondiale, elles ont trois volontaires, engagées dans le programme qui, face à la pénurie d’hommes dans les champs agricoles, propose de les remplacer par de jeunes citadines. Trois semaines de formation et un uniforme plus tard, elles se retrouvent à traire des vaches, tracer des sillons droits, chasser des rats, couper les haies (droit aussi), nourrir les poules, faire copine avec une truie des plus farouches, nettoyer le cul des moutons, et cela de six heures du matin à la nuit tombante, avec pluie, brouillard et autres animosités à convaincre de leur bonne foi et de leur grande bonne volonté …

Durant un hiver et un été, Prue, Stella et Agatha vont être les volontaires, très volontaires de Hallow Farm. C’est la propriétaire, Mrs Lawrence, qui en a eu l’idée. Mr lawrence, lui, n’était pas trop pour, c’est un taiseux ombrageux. Leur fils, Joe, n’en a sûrement rien dit, mais n’en profitera pas moins … Ratty, l’intendant en quasi retraite, encombré de sa femme irascible, n’a pas eu voix au chapitre. Mais chacun se transforme face à cette arrivée dans les champs et les étables, de cette féminité virevoltante de jeunesse et de charmes …

La plus virevoltante est Prue. Coiffeuse de son état, elle porte contre l’adversité rurale haut les cœurs, l’usage intensif des rubans bouffants dans les cheveux et de l’eau de pluie en eau de jouvence pour cheveux ternes … Pétillante et superficielle, elle est pourtant la reine du tracteur, qu’elle manie aussi fermement que le désir des hommes. Son rêve est de trouver le bon, mais seulement après la guerre. En attendant, elle tente toutes les occasions possibles. Stella, elle, croit déjà avoir trouvé le bon, une enseigne de vaisseau à peine croisé avant son départ à elle pour la ferme, et lui pour son vaisseau. Elle lui écrit des déclarations enflammées, parce qu’il faut bien aimer quelqu’un pour être romantique. Agatha, c’est l’intello du dortoir, la raisonnable qui raisonne, parfois trop, mais qui rêve parfois de recevoir, comme les autres, un peu d’amour d’une étoile très lointaine.

Trois jeunes filles dans une ferme isolée du Dorset, ça vous secoue les habitudes austères des fermiers mais comme c’est un pur roman de campagne anglaise, on y boit du petit lait. Évidemment, il ne faut pas y venir chercher trop de vraisemblance, et le pays des bisounours trouve ici une de ses plus charmantes incarnations, mais je n’aurais cru que le Dorset puisse être aussi plaisamment cultivé. Ses champs fourmillent de petites aventures énamourées et même une chasse aux rats peut être l’occasion de frémissements sensuels (en tout bien tout honneur …) Très « sweet », mais les personnages, surtout les personnages secondaires, donnent corps à une peinture de moeurs même pas mièvre.

Par le plus grand des hasards, Hélène et Kathel ont publié une note sur ce même titre, il y a quelques jours, je vais enfin pouvoir aller les lire en entier !

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