Une photographe qui n’a pas encore de nom est à la recherche d’un homme qui en a un peu trop. Boychuck, Ted, Ed, ou Edward, est une légende, un des derniers survivants des grands feux qui avaient ravagé le nord de l’Ontario au début du XXème siècle, des mers de feu, des tsunamis de flammes qui ravageaient tout sur leur passage, gens, bêtes, champs, hameaux, villages.
Il a été vu lors de celui de Matheson, sous la forme d’un jeune homme qui poursuivait dans les cendres et les braises un amour ou des fantômes. Pendant plusieurs jours, il a été vu, à plusieurs endroits, errant dans les décombres. ce que l’on sait est que sa famille a été asphyxiée dans le caveau à légumes. Il a hanté les décombres fumants et ensuite, il a disparu.
La photographe poursuit les vieux visages et veut surtout celui-là. Ce pourquoi elle arrive le débusquer dans une communauté de viels ermites délinquants. Comprendre, qui ont décidé d’être libres de leur mort, et ont quitté familles et futures maisons de retraite pour pouvoir le faire, poison dans une boite chacun et faux papiers à l’appui de leur fuite.
Ils sont trois au bout du chemin près du lac, trois cabanes rudimentaires et protégées du monde par un écran de cannabis : Charlie, Tom et Ted, la légende. Quand arrive la photographe, Ted est déjà mort avec ses secrets, qu’il a quand pris la peine de mettre sur toiles. reste l’histoire de Charlie et de Tom, deux zigzags de quatre vingt ans pour se retrouver dans ce campements d’amitiés solitaires. Soudés par l’idée de la boite qui contient leur mort, ils peuvent philosopher à leur mesure modeste.
La photographe ne le sait pas encore, mais elle arrivera à reconstituer l’énigme du jeune homme qui marchait dans les incendies en grande partie grâce à une photo qu’elle n’a pas prise ; une vieille femme qui donnait à manger aux pigeons dans Hyde Park. Et puis aussi parce qu’une autre vieille dame , Marie Desneige, va s’installer dans le coeur encore tendre de Charlie. La photographe trouvera elle, un nom dans cette histoire, Ange Aimée (non, je ne blague pas …)
Ainsi, se déploie les ailes des oiseaux boiteux dans une tonalité qui tient, pour moi, de la complainte du phoque en Alaska, une histoire qui se veut humaniste, et qui l’est sûrement, mais à laquelle je n’ai pas adhéré une seconde. Je n’aime qu’on m’appuie la tête dans l’humanisme, ça me colle aux cheveux.
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