Des souvenirs d’une enfance islandaise sont égrainés en de courts moments, des historiettes, des pincées anecdotiques d’émotions, de sentiments, de bêtises, de peines à peine fugaces, ponctués de silence autour.
On suit une narratrice de son époque pipi au pot à son entrée dans l’âge presque adulte. En chemin, elle gagnera un presque frère d’un moment, un demi père, puis un autre, au gré des amours et désamours maternels, dont il n’est rien dit, ou presque. Les ruptures induisent chacune un déménagement, les souvenirs s’ancrent dans un quartier urbain populaire pour la petite enfance, un village perdu en début d’adolescence, un retour vers la ville, et par ailleurs le vrai père, au début de l’âge adulte. Quelques traits qui disent à peine la réalité qui l’entoure, seuls émergent des instantanés de mémoire à hauteur de la perception de la narratrice.
La mère est professeure de musique, elle figure dans quelques clichés, comme le grand frère du moment, quelques amies, le nouveau compagnon … La narratrice se montre en petite fille un poil anticonformiste, casse cou, garçon manqué. Son héros, c’est Derrick. Elle admire en lui la sagesse patiente et la perspicacité humaniste (J’avoue que je n’avais jamais envisagé Derrick sous cette angle là, moi, je le vois verdâtre). En grandissant, elle ne grandit que peu, à côté des préoccupations sexuées adolescentes. Petite, elle jouait à se frotter en cachette avec son grand frère, parce qu’ils avaient entendu que c’est ce que faisaient les gens mal polis. Après, ce jeu devenu sérieux, elle s’en détache, comme de son cercle familier, qui s’estompe. Et on la laisse là, une carte postale à la main, missive perdue qui révèle, peut-être que les adultes mentent aux enfants.
Un livre dont on feuillette les histoires courtes comme on le ferait (d’où le titre, évidemment) des photos sépias d’un album de famille. A vous de reconstituer les trous autour de ces tendres fragments, sans aucune nostalgie ni niaiseries culcul la praline.
J’ai beaucoup aimé, je suis agréablement surpris qu’il t’aies séduite également, c’est un patchwork qui peut laisser plus d’un lecteur de marbre il me semble.
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De marbre serait difficile me semble-t-il …. Indifférent peut-être, ou frustré, ce peut être un risque à cause du peu de développement des souvenirs, alors que justement, c’est cette brièveté qui m’a séduite, comme certaines peintures dont l’aspect « pas fini » fait justement l’intérêt. (je viens de passer un moment au musée Toulouse Lautrec, d’où le rapprochement pictural)
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Je l’ai noté depuis sa parution cet Album, je suis sûre que j’y trouverai mon compte. En tout cas, les avis sont toujours plutôt enthousiastes. Il ne me reste plus qu’à mettre la main dessus !
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Il s’avale en une petite bouchée, et il est sorti en poche, tu devrais le trouver facilement et te régaler !
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Je l’avais offert à Mlle Margotte qui avait bien aimé 🙂
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Je ne sais pas quel âge à Mlle Margotte, je l’ai conseillé à ma fifille, qui est une jeune ado, mais cela n’a pas fonctionné. Je crois qu’il faut être soi même sorti de l’enfance pour apprécier ses souvenirs ….
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