L’auteur s’attaque à l’un des mystères de la poésie française, celui du poète qui aimait la guerre, ou plutôt qui trouvait qu’elle était jolie. Apollinaire, l’engagé volontaire de l’avant garde littéraire devient, au front, le sous lieutenant Kostro, surnommé Cointreau whysky. Apollinaire, son pseudo littéraire ne plaisait pas aux hommes qui partageaient sa tranchée : Père Ubu, Trouille bleue, Jojo la fanfare, Dontacte sont tous de braves gars qui ne comprennent pas vraiment ce qu’il raconte, ce type qui trouve quand même qu’Apollinaire sonne justement avec militaire.
Le microcosme de la tranchée est évoqué par Jérusalmy à partir d’un compte à rebours vers le moment de la blessure, dont le poète fut si fier, un éclat d’obus à la tempe, impact moins vingt quatre heures. un éclat perdu comme le Mercure de France qu’il était justement en train d’annoter, vexé que Léautaud ait préféré la publication d’un obscur « Après la bataille » de Lucien Rolmer, à son éclat patriotique à lui.
Apollinaire est aussi fier de son uniforme que ses compagnons s’en fichent, distingué d’eux par Moncapitaine qui aime s’écouter lui tenir des discours un peu lettrés. Ce à quoi le poète ne répond pas. Difficile d’expliquer que ce dont il est convaincu est que la guerre va nourrir ses vers de sa violente réalité moderne. Qu’il la vit comme une incroyable occasion de révolution poétique, une nouvelle avant garde loin des échos parisiens qui fuient le conflit où qui le redoutent, loin aussi des préoccupations de ceux dont il partage le quotidien depuis trois jours, au bois des buttes, au pied du chemin des Dames, jusqu’au 17 mars 1916.
Un texte fort brillant et très plaisant, qui éclaire un peu le mystère de celui qui écrivait à Lou, de l’apatride, qui en s’engageant, voulait aussi engager la poésie vers des terrains inédits : il sera finalement victime, non des « obus rois », mais de la grippe espagnole.
Rien que pour Appolinaire je crois que je vais plonger mais aussi parce que son première roman m’avait enchanté
J’aimeJ’aime
Je n’ai lu que « Sauver Mozart » du même auteur, je n’avais pas été complément convaincue, mais pour ce dernier titre, c’est un petit bijou ! Tu devrais aimer, je pense, en tout cas, j’attendrai ton avis avec beaucoup d’intérêt.
J’aimeJ’aime
Lisez le ! Rien que le titre … ca change des gens heureux qui boivent du cafe et épluchent des pommes de terre vivent dans une armoire Ikea !
J’aimeJ’aime
Le fait est qu’il n’y a pas d’armoire Ikéa dans cette histoire ! Quant aux pommes de terre, le mystère reste entier. Un truc presque certain, par contre, tu devrais aimer ! Spéciale dédicace à Anne M.
J’aimeJ’aime
J ai adore ce texte ! Magnifique approche de Gui !
J’aimeJ’aime
Tu vois, je te l’avais dit ! Un petit bijou disait Anne M. Et elle avait bien raison …
J’aimeJ’aime