Le secret de l’empereur, Amélie de Bourbon Parme

Charles Quint a décidé d’abdiquer, de renoncer à toutes ses couronnes et possessions ( et il en avait un gros paquet sur les bras, le bougre …) au profit de son fils, Philippe, qui n’a pas l’air plus enthousiaste que cela, mais il semble que sa nature soit taiseuse, comme celle de son père, d’ailleurs. Charles rêve de se déposséder de part sa propre volonté et de son vivant, d’un pouvoir immense, conquis à force de ruses et de chevauchées. Là, il veut retourner à la condition de simple mortel priant pour sa rédemption, en laissant le monde se continuer sans lui et lui, aller vers dieu. (je ne veux pas critiquer, mais un bon chrétien doit porter sa croix, non ?)

Les circonstances ne sont pas de bonne volonté. Sans cesse une exigence ou une autre, le retient en sa villa de Bruxelles, coincé dans l’obscurité du parc des ducs de Brabant où la poussière de son régime se cache sous les tapis pour le retarder. Ses deux fidèles serviteurs, d’ailleurs, ne mettent que peu d’énergie à l’aider à trouver la porte. Il mettra des mois (et des pages) à pouvoir atteindre le monastère de Yuste, dans le fin fond de l’Estrémadure, le silence, et la lumière. Charles Quint trouve le temps bien long, de cérémonies d’adieux en cérémonies d’abdications, et, je l’avoue, moi aussi.

Il y a bien l’histoire d’une horloge, venue d’on ne sait où, qui fait diversion. Lui, le passionné connaisseur des mécanismes bien huilés n’en trouve pas la logique et son spécialiste dévoué aux impériales horloges non plus. Moi, je ne cherche même pas, on va bien me la donner la solution au bout d’un moment, me dis-je, encore confiante … Mais Giovanni,  (le spécialiste) l’horloge mystérieuse ne le tracasse pas plus que cela, et l’empereur, elle l’angoisse. Moi, je commence à trépigner, elle va finir par prendre la poussière, cette histoire, horloge …

Même parti pour son paradis de moines en plein désert espagnol, les oripeaux du pouvoir se collent toujours à la peau de l’empereur qui les secoue comme il peut mais c’est pas toujours facile facile avec les crises de goutte qui le cloue comme tout un chacun (je crois pas vraiment à l’égalité divine, mais celle des corps, il n’y a rien à faire, empereur ou pas, quand t’as mal, t’as mal  …) dans la douleur. Pendant ce temps là, il a paumé l’horloge, tombée dans un ravin, mais elle a réussi à le retrouver. Alors, il se dit que quand même, faudrait percer le mystère. Moi, je serais plutôt pour, perso. Mais, lui, il doute : une histoire de moine hérétique qui rode autour d’elle le retient. Pour s’occuper l’esprit, il se tourne alors vers d’autres préoccupations comme l’organisation de ses futures funérailles dont il organise une répétition générale. Moi, je me dis qu’il fait tourner les moines en bourrique, quand même.

L’horloge fait toujours tic et tac à l’envers, sous sa poussière et lui se confit de jours en jours. La clef de l’énigme sera donnée par un songe un peu creux et bien trop tard pour lui, comme pour moi …

 

10 commentaires sur “Le secret de l’empereur, Amélie de Bourbon Parme

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    1. Un rythme trop languissant pour moi et puis le personnage de Charles Quint m’a posé problème, laisser un tel pouvoir derrière soi … Je m’attendais à un personnage plus puissant, plus complexe.

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  1. Mais moi je trouve un certain enthousiasme à ce compte rendu, un enthousiasme à la mesure de la cour de Charles Quint où tout se passait à la vitesse un escargot vieillissant. Bizarre idée de Jérôme de ne pas lire les auteurs avec particule pauvre « Petit Prince »….

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    1. Voilà, l’escargot vieillissant m’a juste donné envie de le booster un peu … mais pour booster un empereur mort, faut avoir matière à ! Je pense que c’est le moment historique choisi par l’auteure qui me m’a pas parlé.
      Moi, les particules, ça me gêne juste pour classer les livres, Maylis de Kérangal, tu mets à D ou à K ? Chez moi, c’est K …. Parce que autrement, ça me mélange …

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    1. Les discussions sur les auteurs à particules ou non ! J’ai aussi un souci avec les Mac, je les mets tous à M, en supposant le a, selon fait une longue rangée indifférenciée qui me gêne … Maniaquerie d’une pérecquienne …

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    1. Il y a lenteur et lenteur et lenteur. Je peux aimer un récit lent, moi aussi, mais un personnage qui ne peut avancer, plus un récit qui veut garder le mystère (sûrement pour de bonnes raisons, parce qu’en même temps, ça t’épargne plein de trucs sur les mécanismes d’horlogerie, et là je ne suis pas contre !), j’avais juste envie de secouer l’empereur … Sans parler de son horloge !

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