Un roman biographique, la courte vie d’un mathématicien de génie, où l’on n’apprend rien sur les mathématiques. L’auteur revendique son incompétence dans ce domaine, ce qui tombe bien, vu que s’il avait été compétent, j’aurais lâché l’affaire.
Evariste Galois est un génie des maths, je ne saurais donc jamais pourquoi, mais j’ai, par contre, dévoré ce petit roman échevelé du style.
La plume de Désérade aime les coups de cymbale, parfois trop. Il fait souvent appel à dieu, qu’il nomme le vieux, pour lui dénier d’ailleurs toute existence. Il appelle sa lectrice mademoiselle, lui prête le chapeau d’Evariste, et des formules proches de la préciosité courtoise d’un habile manipulateur. Il met en scène son personnage, au destin aussi sombre que fugace, et récuse en même temps la légitimité de sa reconstitution. Il ose le mauvais goût, les rapprochements douteux qui claquent : « Son père, qui faisait des vers et qui n’en fait plus, ou du moins qui en fait d’autres » … ça peut énerver, je pense, mais ça m’a fait rire.
Le destin d’Evariste est mené à fière allure, de zones d’ombre en zone d’ombre, car on a finalement fort peu de certitudes sur la vie et les choix de ce Rimbaud des mathématiques qui mourut en duel à 20 ans, inconnu de ses pairs, incompris du peu de ceux qui avaient eu ses travaux entre leurs mains, , et sans doute, amoureux éconduit d’une certaine Stéphanie, à laquelle l’auteur accorde des grâces évanouies.
Désérable traite le fond historique ( la chute de Charles X, les trois glorieuses, et le milieu des Républicains qui tentent d’exister …) à grands coups de jugements péremptoires, impertinents pour le pouvoir et les puissants, quasi d’un épique pathétique pour les miséreux. Il tranche, conspue ceux qui n’ont pas su voir le génie d’Evariste, les conformismes et les indifférents. Face à eux, il lui donne une fièvre romantique, le sacre « l’incarnation du nombre », en fait des tonnes, en insuflant à ce court roman, une énergie quasi électrique.
Evariste est une force qui va, un Hernani habité sur mesure par Désérade !
beaucoup aimé ce roman, et de toute façon ne t’inquiète pas, c’est le genre de maths pour très grosses têtes… Rencontré l’auteur, lui ai demandé s’i l avait eu de l’aide pour ne pas raconter de bêtises, il m’a parlé de villani (à l’époque, juste matheux)
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En fait, c’est l’énergie de l’écriture qui m’a emportée ! Il aurait pu parler de physique quantique que je m’en serais fichue … Ceci dit, tu n’as aps idée de mon niveau en maths … Fiston ce matin m’a demandé si je savais calculer une moyenne … Et moi, ben oui, quand même ! Il est resté dubitatif …
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Et villani, je ne ne connais que le look …
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J’ai adoré ce roman, vraiment ! Et j’ai aussi énormément aimé le suivant. Deserable et moi on était fait pour se rencontrer 😉
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Je crois que c’est une rencontre pour moi aussi !
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J’ai beaucoup aimé Un certain Mr Piekielny, aussi ai-je mis celui-ci dans ma PAL !
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j’avais noté ce titre chez toi, tu en parlais à propos de La promesse de l’aube. Mais il n’est pas encore paru en poche, alors j’ai pris Evariste, et je ne regrette pas ! Tu verras, c’est trépidant …
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cet auteur m’intrigue, je ne l’ai pas encore lu mais je sens qu’il a tout pour me plaire…
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Franchement, ça se dévore très vite, c’est tout court et très efficace !
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Un auteur bien aimé des journalistes littéraires : quand il sort un titre, on en entend parler partout. Du coup, si au départ je peux avoir envie de le lire, ça passe vite parce que j’ai l’impression d’avoir tout entendu dessus…
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cela m’arrive aussi de me lasser avant même d’avoir eu le temps de mettre le nez dans le bouquin … Mais pour cet auteur, pas du tout, puisque je n’avais jamais entendu parler de lui ! Et j’ai bien vu que ce n’était pas tout à fait normal, à la tête du libraire lorsque j’ai écorché le nom de l’auteur.
Mais franchement, c’est pas mal du tout comme parti pris d’écriture !
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