L’auteure a grandi dans le bassin d’Arcachon, entre une marée et la prochaine, les moments où l’on peut aller sur la plage, et ceux où l’on ne peut pas. Le père répare un bateau, dans le fond du paysage, le grand-père raconte des histoires de ville d’hiver, d’automne et d’été dont les limites sont le royaume hanté de la petite fille. Les étés passent, avec les habitants de la plage, les permanents et les éphémères, enfants flous, groupes qui se forment autour du jeu, d’une étoile de mer, d’histoires murmurées en cachette des mères, des histoires de princesses des mers qui uniront, le temps de quelques semaines, l’auteure et Lucille, seule silhouette enfantine qui se distingue du flot.
Le récit ne se tient pas, il fluctue, captant une lumière de l’enfance, un grain de sable entre les orteils, et la conscience vague que sa mère, aussi, varie. Portait aquatique d’une femme volatile, Jackie, pour qui nager est la seule ligne droite.
Jackie a découvert le Bassin en vacances. Ses parents, conquis, s’y installent plus tard. Elle crawle, d’allers retours en allers retours, elle pourrait devenir championne si l’idée même de classement ne lui était totalement étrangère. Dans la nage, Jackie trouve son temps du bonheur, elle n’aura de cesse de de ne pas vouloir en changer.
Partie à Lyon, elle rencontre un jeune homme, comme elle féru de plein air, d’activités de vacances. La guerre le fait résistant.Une fois cette parenthèse refermée, Jackie fuit vers sa ville de vacances, avec lui dans la valise, et la petite.
L’auteure, enfant et adolescente, suit du regard la silhouette de sa mère, au bord du Bassin, qui plonge dans l’ennui d’une vie de couple qui la laisse « au foyer ». Ne pouvant s’en affranchir, ni s’y résigner, Jackie flotte . Sans patience avec sa fille, qui mesure, elle, l’écart qui les sépare dans une douleur très feutrée. Même l’eau partagée ne les réunit pas.
Récit en va et vient, souple et chaleureux, un peu brisé par de pudiques ellipses, les sensations sont gonflées du goût de l’eau, de la lumière, bruines et brises …
As-tu aimé ? J’hésite un peu.
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Plus que cela même, un livre qui m’a touché le cœur, mais il faut dire que je suis une fille de la côte, comme l’auteure, une enfance sur la plage, ça nous a fait les mêmes souvenirs, à peu près. Ce qu’il a de beau dans ce livre, c’est la richesse des sensations et ce long silence entre elle et sa mère !
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Même si tu as beaucoup aimé c’est typiquement la littérature française qui me laisse de marbre.
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Effectivement, ce titre n’est pas dans ta ligne de pêche ….
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J’avais bien aimé ce récit !
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Il est plein de sensibilité, et même si il vagabonde un peu, c’est justement cette liberté que j’ai appréciée, on se laisse prendre à ce rythme singulier.
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