A travers la biographie romancée de Fra Filippo Lippi, on pénètre dans le monde des Médicis, Florence, le début du XVème siècle, la première Renaissance, les débuts de l’humanisme, ce moment singulier où les arts et les princes de la finance se sont accordés et dont l’entente fit naître des madones graciles, au visage d’une éternelle et douce fragilité.
Lippi est un jeune orphelin, livré à lui même dans les rues de Florence. Au hasard d’un dessin crayonné sur le sol, Cosme de Médicis remarque un talent brut, en gestation, dans les traits jetés à la diable par ce jeune homme de treize ans, peu amène. Cosme l’Ancien, le banquier fondateur de l’académie du néo platonisme, en fait l’apprenti de son ami, Fra Angélico. L’un côtoie les anges, l’autre les putains. Lippi peint les anges dorés en puisant sa force créatrice dans les bouges, entre les cuisses des prostituées au cœur grand ouvert pour ce jeune homme qui les aime tant.
Lippi devra pourtant se faire moine, il n’a pas le choix du gîte et du couvert, et il garde une forme de foi minimum. Moine, buveur, fugueur, prince des prostituées, Lippi est animé par la furieuse passion de peintre, protégé par les Médicis, malgré tous les scandales, dont le plus scandaleux est finalement abordé, après bien des répétitions … En effet, Lippi tombe régulièrement dans des abîmes de cuisses et de vin. tellement régulièrement que parfois l’envie m’a prise d’en passer quelques unes, mais alors j’aurais pu manquer la rencontre avec ses madones. Ce qui aurait été bien dommage, même si évidemment ce furent des rencontres virtuelles. Confinement ou pas, difficile de prendre immédiatement l’avion pour aller se délecter le regard de ces visages penchés, palpitants, de ces silhouettes sinueuses, dont les courbes sont femmes et vierges.
Le livre vaut aussi par des apports informatifs sur les statut des artistes, encore artisans, soumis à la commande, payé au temps passé à la réalisation d’un tableau. Lippi fut, d’après cette biographie, le premier à faire payer « le pinceau », c’est-à-dire le style, le talent.
Et enfin, flâner dans les ateliers, sur les bords de l’Arno, entre les couleurs des cloîtres et la lumière des auréoles, Botticelli en filigrane, c’es une balade dont je ne me lasse pas.
Une balade littéraire vaut mieux qu’une visite en Italie par les temps de virus. Mais les voyages reprendront même si on ne sait pas quand ! En attendant je lirai bien ce livre moi aussi pour m’échapper du confinement.
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Oui, les voyages en vrai reprendront, et de toute façon, se téléporter à Florence n’est pas pour un proche avenir. Mais en promenade virtuelle dans l’espace et dans le temps, ce roman fonctionne très bien et les tableaux sont tellement beaux que même en virtuel, on le ressent.
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Je l’ai lu il y a très longtemps et je me souviens l’avoir beauoup aimé…… Je l’ai vu il y a pas très longtemps sur mes étagères et je me suis dit qu’il fallait que je le relise 🙂
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Il est arrivé par hasard sur les miennes d’étagères, une bouquinerie allait fermer le matin du premier jour du confinement et distribuait quelques livres aux passants …. Je rentrais chez moi pour ne plus en sortir depuis, et voilà, il s’est confiné avec moi ! Rien que pour cela, ce livre gardera une saveur particulière !
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On dirait un roman historique comme je les aime, allez hop, ajouté sur la liste !
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Oui, il pourrait te plaire, il y a quelques répétitions des beuveries de Lippi, mais elles se survolent sans souci, et puis, il y a les madones ….
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Et le personnage de Fra Angélico aussi, qui est particulièrement bien éclairé !
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Ça ressemble à un roman historique et ce n’est pas trop mon genre. C’est une auteure que je n’ai pas eu l’occasion de lire jusqu’à présent.
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Oui, c’est vraiment un roman historique, la période de la Renaissance est l’une de celle qui me passionne. D’après la bibliographie, l’auteure est plutôt spécialisée en histoire des arts, ce n’est pas une romancière très éclectique, je pense.
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Ah, celui-ci, il me le faut ! J’avais noté ce titre, plutôt par principe, n’ayant jamais lu l’auteure, parce que je suis toujours curieuse de ces romans autour d’un artiste. L’aspect historique achève de me convaincre ( et je suis prévenue pour les répétitions orgiaques :))
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Moi aussi, j’aime beaucoup les biographies romancées d’artistes, et en plus, quand tu rajoutes de la Renaissance et Florence.
J’espère que tu y trouveras du plaisir ( et les récits d’orgies sont malgré tout assez soft !)!
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J’adore les romans sur les artistes. Tu sais s’il s’est appuyée sur des documents en particulier ?
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L’auteure n’a pas indiqué sa bibliographie, mais en vérifiant sur mon exemplaire, il est indiqué qu’elle a mis quatre ans à se documenter pour ce qui est en fait une trilogie, dont cette biographie de Lippi est le premier tome. Il y en a un autre sur Botticelli et Vinci. On peut supposer qu’elle sait de quoi elle perle …
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Je l’ai, celui-là… et après avoir visité Florence, je pense que ça ne pourra que me plaire et me rappeler des souvenirs.
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Cela fait très longtemps que je ne suis pas allé en vrai à Florence, mais il m’en reste malgré tout de beaux souvenirs, ravivés par ce texte et soutenu par des promenades sur Internet pour voir les tableaux de Lippi, que je ne connaissais pas.
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Bonsoir Athalie, j’avais trouvé le roman un peu longuet mais intéressant. Bonne soirée.
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Oui, il y a des longueurs, et moi, j’attendais l’ultime scandale, et finalement, je n’ai pas été déçue … Bonne journée !
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