A l’occasion du 400 ème anniversaire de la mort de Shakespeare, les éditions Hogarth ont commandé à huit écrivains des réécritures de plusieurs chefs d’oeuvre du dramaturge anglais : J. Winterson, A. Tyler, J. Nesbo, E. Saint Aubyn, H. Jacobson, G. Flynn, T. Chevalier et donc, Margareth Atwood, qui, dans Graine de sorcière s’empare de La tempête. Elle relève ainsi en quelque sorte le défi de Prospéro, qui, à la fin de la pièce, dans sa dernière réplique, annonce renoncer à sa magie, réplique souvent interprétée comme une métaphore de l’auteur, renonçant à l’écriture, jetant sa plume à l’instar de la baguette magique.
Evidemment, un tel projet ne pouvait que me plaire, mais sans doute la magie m’a-t-elle fuit moi aussi…. Ce récit à double fond m’a rapidement laissée perplexe.
Félix est un metteur en scène provocateur, irascible, controversé, orgueilleux, mais au sommet de sa notoriété et maître absolu du festival de Makeshiweg, petite ville du Canada. Il fignole sa dernière mise en scène choc, celle de La tempête, lorsque son bras droit félon, Tony, ne lui annonce sans ambages qu’il est viré. Trop extravagances délirantes, trop d’exigences et un festival trop élitiste, sans compter un déséquilibre psychologique de plus en plus inquiétant depuis que sa femme est décédée, de même que sa petite fille de trois ans, prénommée Mélinda, bien sûr.
Neuf ans plus tard, Félix vieillissant, désenchanté, hanté par le fantôme de Mélinda, tente, après une longue traversée du désert de l’anonymat, de sortir de sa rancœur en acceptant un poste d’enseignant, mais un enseignant atypique, dans le cadre d’un programme de réinsertion par la littérature au centre pénitentiaire Fletcher. Jules César, Richard III, Mac Beth, les taulards, eux mêmes spécialistes de la trahison, des crimes, des luttes de pouvoir, adhèrent aux thématiques shakespeariennes et aux méthodes non orthodoxes de Félix. Le résultat de ces représentations est filmé et les projections en vase clos attirent l’attention du traître Tony, devenu ministre de la culture. Lorsque Félix, toujours incognito, apprend que ce dernier souhaite assister à la prochaine réalisation, il se remonte comme un coucou et met en place La tempête version vengeance personnelle.
Alléchant scénario mais réalisation trop alambiquée trop moi, et puis, je pense que je ne connais pas assez bien la pièce de départ pour en goûter les variations et les interprétations proposées par Margaret Atwood, via Félix. Ou alors, est ce que c’est une oeuvre de commande, un hommage, que les débats sans fin des prisonniers sur la fonction des personnages de la pièce et leur symbolique, sonnent creux ? L’ensemble est, de plus, peu crédible, tant dans la docilité et l’adhésion des comédiens, leur complicité, que dans les largesses du milieu carcéral qui s’ouvre à tous les caprices de Félix.
N’empêche que je compte bien poursuivre mes lectures du Hogarth Shakespeare projet, avec deux des titres déjà parus, le Mac Beth de Nesbo et Vinagar girl de Anne Tyler, en attendant le Hamlet de G. Flynn qui devrait paraître en 2021
Un projet intéressant, mais je me souviens avoir abandonné vinegar Girl (pourtant j’aime l’auteur!)
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Mince ! Tu refroidi mon ardeur à suivre ce projet ! D’autant plus que Le nouveau de Tracy Chevalier n’a pas l’air de faire le poids non plus (Réécriture d’Othelo)
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Jamais lu Atwwod. Je devrais mais si je franchis le pas, ce ne sera pas avec ce titre-là.
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Non, franchement, ce titre n’est pas révélateur de son univers et de la qualité de ses textes. Mon préféré reste pour l’instant La servante écarlate. je te le recommande vraiment.
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Je n’aurais pas été tentée et en plus je vois que tu es déçue, alors ….
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Alors, on passe à autre chose, sans remords !
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le projet est génial ! Mais je vais éviter celui-ci. Et puis, il faudrait lire ou relire l’original d’abord je pense (et trouver le temps pour tout ça… hummm)
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Je pense que c’est en rande partie ce qui m’a manqué, je connais pas assez bien La tempête pour trouver de l’intérêt aux débats des comédiens-prisonniers qui le modernisent. Mon homme, qui est un fan et un connaisseur de l’oeuvre de Shakespeare a adoré !
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Espérons que les prochaines cuvées soient meilleurs.
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Oui, parce que je trouve le projet génial ! J’ai bon espoir pour le Nesbo mais Keisha m’a refroidi pour le Tyler, que je tenterai quand même !
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Malgré tes bémols, je veux lire ça. Tous. Je vais attendre de voir les avis des autres mais je risque de me laisser tenter. Le projet et génial.
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Le projet est génial et peut produire des textes passionnants, j’en suis persuadée. Seulement, maintenant, je relirai la pièce originale avant de me lancer dans la réécriture. Le prochain, ce sera soit le Nesbo, soit le Tyler. J’ai le premier sur mes étagères, mais c’est un pavé ! Le second est beaucoup plus court …
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Bonjour Athalie, réinterpréter Shakespeare, c’est une gageure. J’ai le Macbeth de Nesbo à lire. Bonne journée.
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Oui, une gageure passionnante ! J’ai aussi le Nesbo à lire, mais c’est un pavé, le bougre !
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J’adore le concept mais je pense comme tu le fais remarquer un moment qu’il vaut peut-être mieux lire le Shakespeare avant…
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