Selon un spécialiste cité dans ce roman, « une truite est un instant de beauté que seuls les hommes qui les cherchent connaissent », un sentiment de sublime apesanteur que je renonce sans peine à connaître vu que cet instant nécessite de rentrer à mi cuisse dans une eau glacée et que même la coulée sereine de la rivière Madison ne pourrait me convaincre qu’enfiler une mouche sur un fil de pêche est une activité artistique.
Le seul qui pourrait me convaincre serait le séduisant Sean Stanahan, le personnage central de ce polar au fil de l’eau. Ex- détective privé, en rupture d’un amour fatigué, il se considère surtout comme un peintre de « paysages de pêche », un genre pictural majeur visiblement ,dans ce coin du Montana. Mais Sean se refusant à représenter dans ses paysages un pêcheur ou même une truite, ses oeuvres font flop. Son autre activité est donc la pêche et la fabrication de mouches de pêche ; un art, là aussi, qui consiste à réaliser de minutieuses imitations d’un insecte naturel que les poissons vont gober, aussi couillons qu’un poisson peut l’être.
Entre deux tableaux, Sean chausse ses Waders et s’en va sur les rives de la Madison pour des lancés philosophiques et écologiques, comme presque tous les personnages qu’il côtoie, d’ailleurs. Ainsi, Sam, guide de pêche pour touristes maladroits, qui découvre un noyé suspect, un jeune homme inconnu des berges et de la bourgade, une mouche plantée dans la lèvre. Sean aurait pu rester en dehors de cette histoire si seulement une mystérieuse et séduisante chanteuse de country blues n’avait justement pas fait halte dans son bar préféré pour un concert à la fragrance glamour. La belle l’entraine dans un sillage bien vaporeux, une histoire de truites marquées par son père décédé sur les rives poissonneuses … La shérif, qui aurait bien mis aussi le grappin sur Sean, se charge de l’enquête officielle dont le cours croise souvent les recherches toutes en méandres hasardeuses du beau Sean.
Le récit prend son temps, s’attarde sur les beautés naturelles, s’enfle aussi de préoccupations écologiques en plongeant dans le monde du « big business » de la pêche dans le Montana, de ses conséquences humaines, la survie et l’équilibre de ses eaux poissonneuses, et des habitants de ce coin rude et paumé qui conserve encore un peu de l’authenticité farouche volée aux Indiens.
L’exotisme de cet univers a un charme certain, même si l’intrigue promène le lecteur à son rythme tranquille jusqu’à un beau final de nature writing.
Il est dans ma PAL
J’aimeJ’aime
Ben voilà ! Tu n’as plus qu’à tendre le bras …
J’aimeJ’aime
Je l’ai noté depuis un moment, et ça risque d’être mon prochain achat de « Totem » (toujours avoir au moins un Totem dans sa PAL !)
J’aimeJ’aime
Très bonne maxime que j’applique également
J’aimeJ’aime
Ça me rappelle un peu William G. Tapply édité aussi chez Gallmeister.
J’aimeJ’aime
Je ne connais pas Tapply, je ne peux pas faire la comparaison, mais je jetterai un oeil, à l’occasion, toujours curieuse de ce que nous mégote cette maison d’édition.
J’aimeJ’aime
C’est un polar nature writing ? Le côté polar, bof pour moi, mais Gallmeister quand même ! Faut voir…
J’aimeJ’aime
C’est plus nature writing que polar, il y a un peu de romance aussi, un peu d’écologie, et l’histoire coule tranquille jusqu’à un chouette raccord entre tout ça.
J’aimeJ’aime
Ça pourrait donc me convenir… De toute façon, les éditions gallmeister publient pour moi ! 😃
J’aimeJ’aime
J’ia l u le deuxième (TB) et bien sûr veux découvrir celui dont tu parles.Krol ne doit pas hésiter!
J’aimeJ’aime
Je crois bien d’ailleurs que j’ai noté cet auteur chez toi. Je ne vois pas trop qui d’autre aurait pu me convaincre de partir à la pêche à la mouche …
J’aimeJ’aime
je ne connais pas mais je note car c’est tentant 🙂
J’aimeJ’aime
Une lecture au cours tranquille …
J’aimeAimé par 1 personne
J’ai beaucoup aimé ce roman ! Le deuxième est déjà dans ma PAL (en Totem) et le troisième est déjà paru aussi en gand format, que du bonheur !
J’aimeJ’aime
Ha ? il y en a d’autres ? ! J’espère que Sean est toujours là !
J’aimeJ’aime
Oui, oui, ils sont même tous bien présents 😉
J’aimeJ’aime
Une bonne nouvelle ! Car certains personnages, dont la shérif, ont le goût de trop peu …
J’aimeJ’aime
Il t’a donné envie de partir pêcher la truite ?
J’aimeJ’aime
Surement pas ! Moi, ma seule pêche, mise à part celle aux livres, c’est celle aux palourdes…. En été et sur mes grèves. Le Montana et ses rivières, ce n’est vraiment pas pour moi en vrai.
J’aimeAimé par 1 personne