L’auteur se définit comme un voleur, un voleur de l’histoire de certaines personnes qu’il croise, dans la rue, les transports, sur les plages. En réalité, il ne leur vole rien, il brode une histoire autour d’un geste, d’un regard, du titre d’un livre, d’un chemisier un peu éliminé, d’une réplique qui ne lui était pas destinée. La tonalité de ces différents textes est variée mais au fur et à mesure, aux histoires se mêlent de plus en plus la propre solitude de l’auteur.
La caissière versatile, la famille syrienne qui qui change son matelas de trottoir pour cause de travaux, sont, par exemple, dans une veine plutôt réaliste. L’auteur esquisse un tableau à partir de ces protagonistes muets de notre quotidien agité où nous passons, sans voir ces micros aventures qui se déroulent dans un coin de la toile saturée de nos rues. de nos hypermarchés que nous arpentons , pressés d’en finir. L’auteur, lui, a le regard qui traîne, il s’attarde sur des presque riens.
Les moyens de transport et les plages de surfeurs du côté d’Arcachon sont ses lieux d’observation récurrents, car ce sont à la fois des lieux de passage, de vacuité, mais aussi des lieux où l’anonymat est en but aux regards, où l’on joue parfois à se donner une apparence, où l’on fait parfois semblant, se sachant observable, d’être en accord avec une image acceptable de soi. Ou pas, d’ailleurs.
L’auteur crée ainsi un va-et-vient singulier : on est à la fois le personnage observé et l’observateur, cela donne un reflet optique un peu schizophrène, on est convergent et divergent. Evidemment, on peut penser à la démarche de Sophie Calle, en moins intrusif, cependant, faisant endosser des costumes éphémères à de parfaits inconnus, comme dans Hôtel. Arnaud Cathrine garde trace de la fugacité, et en même temps, se dégage au fur et à mesure, une sorte d’angoisse de la perte justement, aussitôt vu, aussitôt perdu, une curiosité qui l’interroge. Le voyeurisme le rend narcissique, mais toujours avec une légèreté ironique sur lui même et les travers de nos solitudes inquiètes.
Un livre dont j’étais fort curieuse, et qui a semé des petits échos dans mes propres trajets en transport en commun …
C’est un jeu auquel je me suis souvent livrée dans les transports. Cela me permettait de passer le temps.
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C’est presque inconscient, en fait, on brode sur un geste, un vêtement …. je sais que le fais sans même m’en rendre compte. Mais le livre est assez intimiste en réalité.
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J’en ai un de lui dans ma PAL, je ne sais même plus lequel … donc je n’achète rien d’autre.
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Je n’avais pas entendu parler de cet auteur avant que ce titre ne retienne mon attention, dans le dernier festival littéraire où j’ai pu aller l’année dernière… C’était en janvier 2020 et ça paraît si loin ! Je vais peut-être regarder si d’autres titres me plairaient.
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Un titre qui pose question, mais ton billet m’éclaire.
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Le titre est très beau je trouve … Et reflète bien les textes, sauf que ces regards, on est beaucoup à les entendre, en fait … Ou du moins, à les faire parler à notre façon !
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Je n’ai lu aucun de ses livres alors pourquoi tenter l’expérience avec celui-ci
son univers a l’air particulier 🙂
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C’est un univers assez singulier, effectivement, une ouverture intime, quelque chose comme cela. Les textes sont courts, variés, ils coulent tout seuls …
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Ces microfictions m’avaient très enthousiasmée. Et puis, c’était ma découverte (enfin!) d’Arnaud Cathrine.
Par ailleurs, imaginer la vie d’inconnus est un de mes sports préférés!
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Microsfictions, voilà, c’est le mot juste ! Je ne connaissais pas cet auteur, et c’est une agréable découverte, très sensible.
Je pratique le même sport aussi, mais c’est un reflexe, presque !
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Dans un même genre, je ne peux que te conseiller Andrew est plus beau que toi. Le projet est passionnant!
https://hopsouslacouette.com/2020/01/08/andrew-est-plus-beau-que-toi-%c2%b7-arnaud-cathrine/
Quoique plus traditionnel, j’ai aussi très apprécié Sweet home.
J’ai découvert Arnaud Cathrine récemment, avec J’entends ces regards… et depuis, je n’ai jamais été déçu. Un auteur que je suis de près…
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Super projet ! J’adore l’idée des photos, je vais me procurer ce titre rapidement. Dans la même idée il y a aussi Les gens dans l’enveloppe, , que j’avais beaucoup aimé, il y a un récit créé à partir de photos trouvées sur Internet dans la première partie, puis l’enquête menée par l’auteur pour retrouver les « vrais gens », un dyptique très sensible …
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J’accroche moins quand un auteur se met trop en avant dans une fiction au point de faire de l’ombre à ses personnages. Là j’ai le sentiment que c’est un peu le cas ici. Du coup j’hésite à découvrir cette oeuvre.
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Disons que l’auteur apparaît petit à petit dans le fil des histoires « volées », mais il reste discret et puis, il s’accorde avec les personnages qu’il croise.
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Je l’avais noté chez Marie-Claude, d’autant plus que j’ai beaucoup aimé les deux titres que j’ai lus de cet auteur (L’invention du père et La vie intime de Benjamin Llorca, de mémoire…). Et j’ai « Andrew est plus beau que toi » sur mes étagères, fais-moi signe quand tu voudras le lire, on pourra le faire ensemble si ça te dit !
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