Bizarroïdes, soit, mais dans la même veine des deux romans de l’auteure que j’ai lus pour l’instant Sur les ossements des morts et Dieu, le temps, les hommes et les anges, deux romans d’une puissance romanesque juste à tomber de son fauteuil. Le genre de la nouvelle concentre davantage les récits dans un univers fantastique, mais où le futur se dilue dans le passé, à moins que ce ne soit l’inverse. Il y est question des désirs obscurs des hommes, des fantasmes de métamorphoses qui les habitent parfois, comme dans le transfugium, où lors d’une étrange cérémonie funéraire, l’animalité est retrouvée comme une sortie salvatrice de l’état d’humain. Mais ce désir parfois, se perd dans la banalité, dans l’effort à faire pour écouter les mystères murmurés par un vieux moine, le couple alors s’en retourne à ses vacances exotiques habituelles. ( le cœur) Une vie intérieure se murmure quelque part, la nature envoie des signes, propose sa singularité mais la science a, parfois, dans d’autres textes, déjà envahi les corps. Ainsi les egons ont beau vivre dans un village qui fleure bon le cottage anglais, ils sont tous semblables, repliés en famille de deux ou trois, vivant en autarcie, accomplissant des taches programmées, incapables de se regarder dans les yeux ou de formuler une pensée hors du cadre. (la visite). Dans un présent incertain, une vieille dame laisse à son fils en héritage d’étranges bocaux de nourriture stérilisés, comme une énigme ou une vengeance … (les bocaux)
Une atmosphère sombre, de solitude et de désarroi règne en ces textes où les corps humains sont objets de recherches, ou déjà transformés, et entretiennent avec le vivant des relations complexes, le corps sous toutes ses formes, même l’évanouissement, la décrépitude, les tentatives de s’en abolir, le poids de ne pas pouvoir en sortir, ou même parfois le maitriser, le temps qui échappe, les objets qui ne se ressemblent plus … On a ici des univers qui ont nié ce que l’écoute d’autres forces aurait eu de salvateur.
Mais l’homme est trop petit, son esprit trop mesquin. la toute dernière nouvelle qui imagine un monde où les savoirs ancestraux sont mis au service de la conservation d’un corps pourrissant, est crépusculaire. (le calendrier des fêtes humaines)
Comme pour la seule nouvelle que je connaissais de ce recueil ( Les enfants verts), je dirais qu’il vaut mieux connaître déjà l’auteure pour en savourer l’étrangeté.
Et c’est une première participation au mois de la nouvelle .
j’adore cette auteure mais je crois que ces nouvelles me laisseraient de côté.
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J’ai bien aimé dans l’ensemble, mais ses romans sont plus multiformes et c’est logique. J’étais même étonnée de voir qu’elle avait écrit des petits formats …
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Je vais plutôt commencer par ses romans alors.
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Ce n’est que mon avis, même si ces nouvelles sont de qualité et que l’on retrouve bien les thèmes de l’auteure, l’importance du rapport avec la nature, que l’homme ne domine pas, contrairement à ce qu’il pourrait croire … Comme dans Sur les ossements des morts, le premier roman que j’ai lu d’elle et que je te conseille.
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« le futur se dilue dans le passé, à moins que ce ne soit l’inverse » voilà bien qui caractérise l’auteure, ce rapport au temps très particulier ! Je n’ai lu que Dieu, le temps, les anges, etc… mais je reviendrai vers elle.
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Un rapport au temps un peu distendu … qui a plus d’ampleur dans Dieu, le temps et les anges, forcément, mais que l’on retrouve ici, j’ai eu l’impression d’une sorte de SF gothique, c’est assez singulier, mais aussi attirant comme mélange.
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Je les lirai, c’est sûr, je veux lire tout Tokarczuk, et j’adore le bizarre ! J’attends la sortie des Pérégrins en poche depuis une éternité..
Est-ce que tu as pu te procurer le recueil de Damasio ? (je l’ai terminé aujourd’hui, mais posterai mon billet en fin de mois, le 30 ou le 31)
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Je te comprends parfaitement, j’ai encore Les livres de Jakob qui m’attendent sur mes étagères. Vu le pavé, ce sera pour cet été, je pense. En attendant, je vais sans doute me procurer son discours pour le Nobel. Je suis certaine qu’il doit être percutant.
Sinon, je viens de terminer le Damasio et même que ma note est prête … Si tu veux, on publie en même temps ?
On a bien une lecture commune en juin, en plus, non ?
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Oui, j’avais bien prévu de publier le Damasio avec toi ! Le 30 mai c’est pas trop loin pour toi (je n’ai pas commencé à rédiger ma note, et j’en ai 3/4 à écrire avant…) ?
Et oui, on a calé une lecture d’Arnaud Cathrine, pour le 15 juin.
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Le 30 juin, c’est très bien. J’ai une autre note rédigée sur le Atkinson, (du coup, je n’ai pas lu ce que tu en as dit, pour l’instant). Je suis en train de me régaler avec des récits de Maylis de Kérangal (qui n’étaient pas prévus au programme) et j’ai encore deux ou trois recueils à lire, mais pas sûre d’y arriver ….
Quel challenge que ce mai en nouvelles !
Le 15 juin, c’est parfait aussi pour le Cathrine, on va aller voir si Andrew est plus beau que l’autre !
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Suffisamment intrigant pour que je m’y penche un jour…
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Intrigant, oui, mais vraiment dans la lignée de ses romans, alors, quand on est accroché à son univers, ça coule tout seul !
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Ah mais oui, j’avais lu environ le tiers du bouquin, mais je peux continuer, il est à la bibli. Le côté bizarre, faut l’étaler, quoi
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J’ai lu aussi ces histoires en faisant quelques pauses, c’est l’avantage des nouvelles … On n’oublie pas le début !
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j’ai beaucoup aimé « Dieu, le temps, les hommes et les anges » alors je lirai sûrement ces nouvelles car l’univers d’Olga Tokarczuk me plaît et j’ai décidé de tout lire.. Le prochain ce sera « Sur les ossements des morts »
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Sur les ossements des morts met en scène un personnage de vieille dame très croquignolesque, j’avais beaucoup aimé. Et moi aussi, j’ai bien l’intention de tout lire de cette auteure.
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Oh, un recueil pour le moins singulier et très intriguant. Je ne connais pas cette auteure. Ses romans aussi piquent ma curiosité. Je vais devoir aller y voir de plus près.
Merci pour ta participation, Athalie.
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Franchement il FAUT que tu lises ses romans ! C’est un univers singulier, très intense et en même temps accessible. Faut accepter de se laisser égarer dans une sorte de retournement un peu féérique. Je ne sais pas si je donne vraiment envie, là !
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Tu donnes vraiment envie, oui!
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Tellement bizarre que le nom de l’auteure en tête de ton billet a été modifié….
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La magie de la faute de frappe ?
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Je veux tout lire d’elle, mais je suis plus tentée par ses romans pour l’instant. J’ai son énorme pavé qui m’attend d’ailleurs.
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Je crois qu’il y en a deux, des pavés, Le livre de Jakob et Les pérégrins, moi, c’est le premier qui m’attend … Vivement un peu de temps devant moi !
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