Il y a avant le jour du barbecue, pendant le jour du barbecue, après le jour du barbecue. Le temps du jour du barbecue étant le plus étiré, distillé même, à fort petites bouchées. Ce que l’on sait, par contre, dès le départ, c’est que les trois couples qui y ont participé le regrettent amèrement, et que ce jour marque un point de non retour.
Trois couples ordinaires, vivant dans la banlieue de Sydney, gamme classe moyenne un peu plus, un peu moins, sans trop de reliefs, enfin, si, mais au départ, ils sont sont bien cachés sous la table. Il y a Vid et Tiffany, la maison kitch qui étale mauvais goût et réussite sociale. Vid est électricien, survolté de caractère, passionné de musique classique, qu’il aime écouter très fort. Tiffany lui permet de jouer les gros bras, en assumant des formes qui sont visiblement très sexuées. Ex stripteaseuse, elle l’assume, de même que sa réussite immobilière sans scrupule. Ces deux là sont très sociables, très extravertis, à ‘opposé de leurs voisins, Erika et Olivier, au style très épuré, voire vide et glacial, malgré leur bonne volonté de faire comme tout le monde. Le genre à manier le torchon sur des surfaces propres et à vous convier à un cocktail de Noël sans vie et même sans un minimaliste buffet. Et puis, il y a Clem et Sam, qui habitent plus loin, dans le style bohème, elle est musicienne, violoncelliste stressée par une audition, Sam est le papa poule parfait, si attentionné et câlin que leurs deux petites filles, Holly et Ruby peuvent largement en abuser.
Clem et Erika, aux antipodes l’une que l’autre, sont pourtant « meilleures amies » depuis le temps de la cour d’école, et en fait, surtout depuis le jour où Pam, la mère de Clem, altruiste à gogo, a décidé que sa fille devait jouer avec la petite à qui personne ne parle pendant les récréations, dont les bras sont régulièrement constellés de piqures de puces. Depuis, entre les deux, se sont tissés un filet de contraintes, un rapport de domination malsain, Erika pique, blessante par défaut, Clem esquive, gentille par pitié. Erika n’a pas eu la chance d’avoir eu une bonne maman, un bon papa et une enfance choyée. Erika ne veut pas d’enfants. Erika est comptable, Clem passe beaucoup de temps à chercher des petites choses perdues dans la maison….
Ce jour du barbecue, le voisin irascible, Henry, n’a pas été invité, personne n’y a songé. Depuis, Erika a des trous de mémoire, et Clem donne des conférences sur ce jour ordinaire. Alors, peu à peu, le récit gratte sous les ongles. D’abord parce que ce fameux jour est constamment évoqué par les personnages, et qu’à force on trépigne, ensuite parce que le venin est distillé goutte à goutte, entre les personnages, mais aussi en eux mêmes coulent les culpabilités insidieuses, puis de plus en plus ouvertes pour les démanger au tréfonds de leur secret. Ce jour là, ils ont joué sur la corde raide, les façades se sont lézardées.
L’auteure est décidemment une sacrée chroniqueuse du jeu des apparences.
J’aime beaucoup l’expression. « grattage sous les ongles » 😉
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Ca gratte sans que tu puisses te démanger, en quelque sorte … ^-^
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Il est dans ma PAL. Je me le réserve pour un bon moment de détente.
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Détente relative quand même … C’est pas du Oates, mais quand même, ça gratte …
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Actuellement je lis un autre de l’auteur : neuf parfaits étrangers, idéal détente!
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Décidemment … Détente est le mot aujourd’hui ! Ferait-il enfin beau ? Aurions nous l’âme légère ? ^-^ Parce que je pense, vu les titres que j’ai déjà lus de cette auteure que ça gratte un peu quand même ^-^, non ?
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Tout à fait, détente intelligente car elle aborde des sujets sérieux.
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il est dans ma PAL aussi, mais je remets toujours à plus tard, car je suis restée sur ma faim avec « Le secret du mari » 🙂
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J’avais laissé Le secret du mari sur les étagères de ma librairie, pas tentée par le thème qui me semblait convenu. Maintenant, je me dis que je le lirai peut-être parce que finalement, ce que j’aime dans cette auteure est le dévoilement des apparences, donc, les conventions sont forcément de mise au départ.
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Ah oui je l’ai déjà croisé sur les blogs… On verra, s’il se trouve à la bibliothèque.
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Il doit y avoir sûrement plusieurs titres, je pense. Elle a déjà écrit pas mal !
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Tu restes assez mystérieuse sur ce qui est en jeu dans ce roman… et l’illustration me laisse interrogative aussi. La fontaine de Trevi et le rapport avec un barbecue à Sydney ? 🙂
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C’est typiquement le genre de roman sur lequel tu ne peux pas dire grand chose de l’action … Le jour du barbecue doit rester mystérieux pour dévoiler toutes ses saveurs et disons que la fontaine de Trévi (ou plutôt sa reproduction kitsch) joue un rôle central dans le jeu de rôle qui s’y joue. Une vraie douche froide.
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Comme mumu, j’adore l’expression «grattage sous les ongles». Et j’aime quand un récit gratte sous les ongles! Dis, je pourrai te l’emprunter?
En passant, il me faudrait ton adresse! J’ai un livre surprise à t’envoyer. Oui, oui! Tu as gagné à Mai en nouvelles!
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Bien sûr que tu peux ! On va faire un échange d’adresses ! Je viens de passer par chez toi, et donc de voir que j’avais gagné au tirage au sort ! me voilà avec une journée qui commence bien, je te laisse mon adresse postale dans la foulée.
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Je ne trouve pas le formulaire de contact … Je dois être nouille …
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Pas nouille du tout! Il est bien camouflé, tout en bas.
Je te laisse mon mail ici: marieclauderioux1@gmail.com
À tout bientôt!
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Elle utilise visiblement toujours le même procédé, mais ce n’est pas un reproche, elle dévoile peu à peu un suspens qu’elle annonce tout de suite.
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Absolument, et le procédé fonctionne bien, du moins, moi, j’apprécie. Mais c’est aussi pour cela que j’espace la lecture de ses titres, il faut que je l’oublie un peu pour y retrouver du plaisir.
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Je viens d’ajouter à mes étagères un ouvrage regroupant deux de ses titres : « Le secret du mari » et « Petits secrets, grands mensonges »… typiquement le genre de livres que je n’aurais pas lus (rebutée par le titre, la couverture…) sans les avis de blogueuses fort recommandables repérés ici et là..
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Je n’ai pas lu ces deux titres et d’ailleurs, comme toi, je ne me sentais pas attirée par les titres qui évoquent une littérature « facile » ou convenue. Comme quoi, les blogs nous poussent à secouer nos clichés ! Je me demande bien ce que tu vas en penser … Si cela va être assez « noir » pour toi …
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J’avais bien aimé Le secret du mari, malgré quelques longueurs. Celui-ci a l’air dans la même veine.
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J’ai l’impression que les différents titres de cette auteure fonctionnent de la même manière, ce sera peut-être lassant au bout d’un moment, mais pour l’instant, j’aime bien ..
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J’avais été un peu moins enthousiaste que toi, mais du coup, tu me donnes envie de lire d’autres romans du même auteur. Je crois qu’il y a un peu ce côté un peu bête « non, je ne veux pas aimer des bestsellers ! »
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je peux être comme ça, un peu bête allant jusqu’à « non, je ne lirai pas ce livre, il a trop de succès » ! C’est comme cela que j’ai failli passer à côté de L’anomalie cette année ! Et que j’ai souvent regardé les titres de Moriarty avec indifférence, persuadée que c’était de la lecture trop facile … Heureusement, les blogs nous font parfois changer d’avis ! J’espère que tu trouveras un bon moment de lecture avec un de ses titres.
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Haha, idem avec « L’anomalie », j’ai déjà tourné autour mais je ne l’ai toujours pas acheté !
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Tu peux attendre la sortie poche maintenant et te laisser tenter pour lire un grand succès de librairie ^-^ Franchement, je m’y suis bien amusée !
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Je n’ai pas encore lu l’auteure mais on m’a offert « Big little Lies ». Il faudrait que je le sorte de ma pal!
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Je ne l’ai pas lu encore celui-là, mais il trouveras sa place, à un moment ou à un autre. Bonne découverte à toi !
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