Andreï Yakoulev, enquêteur à la Petrovka voit d’un très mauvais œil l’arrivée de la stagiaire pistonnée qu’on lui impose, la très jeune Macha Karavaï. D’abord parce qu’elle est pistonnée, ensuite parce qu’elle est très jeune, parce qu’elle est très grande, et que, par principe, Andreï est contre la mode des grandes bringues, parce qu’elle est diplômée d’université, que son mémoire porte sur les meurtriers en série et que cela finit de le convaincre de son incompétence.
Ce qu’Andreï ne s’avoue pas tout de suite, c’est son complexe d’infériorité face à cette jeune fille qui représente tout ce qu’il n’est pas, ce qu’il ne connait pas ; l’aisance, la fréquentation des bars et restaurants chics, celle des livres d’art … Lui ne quitte pas son jean « made in Turquie », mange ses saucisses quasi dans la poêle en partageant avec son chien, Marilyn, recueilli un soir par le hasard. Il habite la banlieue, elle, les beaux quartiers, elle respire les privilèges et lui, la médiocrité.
Andreï prend donc Macha pour une gourde, une potiche, une fille à papa, alors qu’évidemment, elle va le retourner comme une crêpe. Si son mémoire porte sur les tueurs en série, c’est parce que depuis l’assassinat de son père, ce sujet l’obsède. Elle est persuadée que son père en est une victime, hypothèse fort peu probable en ces temps de tueurs à gage à la solde de la mafia capitaliste moscovite que pourfendait son avocat de père. C’est munie de son mémoire bréviaire que Macha va déterrer à partir de plusieurs cas de meurtres étranges, la piste de la Jérusalem Céleste.
Une série va se constituer à partir de meurtres non élucidés qui vont prendre sens dès lors que l’ami spécialiste de l’histoire des arts de Macha, superpose la carte de cette Jérusalem spirituelle et celle de la Moscou orthodoxe et moyenâgeuse. Chaque lieu où a été retrouvé un cadavre devient alors symbolique, de même que les mutilations infligés aux cadavres ou leur mode d’exécution : mutilations des tourments de l’enfer définis par une échelle de péages où chaque pêcheur paye à la hauteur de son crime terrestre, du simple bavardage à la pire des fornications.
Macha peine à convaincre Andreï arcbouté sur des méthodes plus classiques et des motivations plus terre à terre, comme le trafic d’organes … Puis, il se laisse prendre au jeu de la reconstitution maléfique de « l’épopée de la mort » aussi bien que par le charme de la jeune fille.
La chevauchée vers la résolution est classique pour le genre, mais compte assez de fausses pistes pour être prenante, sans trop tourmenter les méninges.
Bon, ce n’est pas ma tasse de thé, mais je t’ai lue avec plaisir.
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Je crois bien d’ailleurs que j’avais noté ce titre chez toi … Je ne suis pas certaine de poursuivre la série, mais en cas, ce premier tome se lit tranquillou.
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Ah non, tu ne l’as pas noté chez moi, je ne lis pas de polar…
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Je dirai comme Krol que j’ai bien aimé ton billet.
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Merci ! comme tu n’aimes pas trop les polars, je comprends bien que tu ne notes pas ce titre, assez classique dans ses ficelles.
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Rien de bien exceptionnel dans ce polar, donc ?
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