Comme dans L’été circulaire, le cadre où évoluent les personnages est une ville du sud de la France, plus grande, plus urbaine mais avec la même atmosphère plus crasseuse que provençale, davantage du côté des déclassés que des cigales.
Vanda vit avec son fils de six ans, Noé, dans un cabanon sur la plage. Elle le couve comme une mère poule imprévisible, à la fois possessive, peu fiable, irritable. Leur relation fusionnelle, leur solitude, « nous contre le reste du monde », lui murmure-t-elle, la fait parfois basculer dans des crises de colère incontrôlées que Noé subit sans broncher. Cet enfant si sage est le roc d’amour de sa mère.
Instable affectivement, Vanda est aussi socialement précaire. femme de ménage temporaire dans un hôpital psychiatrique, elle surnage à la limite de la pauvreté, noue peu de relations au long terme, fréquente les mêmes paumés que dix ans auparavant lorsqu’elle suivait vaguement des cours à l’école des Beaux Arts. Solitaire, un peu sauvage, belle et sensuelle, la crinière au vent, Vanda se bat, arrive sans cesse en retard à l’école, détonne lors des gouters d’anniversaire, mais offre à son fils un oiseau au goût de paradis.
Lorsque Simon débarque dans leur histoire, c’est sans le faire exprès. Le décès de sa mère l’a contraint à revenir dans la ville de sa jeunesse, dont il a fui la médiocrité, l’ennui et les impasses, après la rupture brusque que Vanda lui a imposée. Il est devenu parisien, vit avec Chloé une histoire d’amour lissée et aseptisée, loin des éclats et des vibrations de sa relation avec la volcanique Vanda. Son retour fait tout exploser, il découvre sa paternité, qui le bouleverse, alors que la jeune femme lui refuse tout accès à son fils. Violente, virulente, hyperbolique, la tension monte en phrases courtes, sèches qui claquent, tout autant que le climat social claque les portes au nez de ceux qui manifestent une colère démunie.
Vanda prend toute la place, elle est l’épicentre, elle, sa rage, ses tatouages, ses blessures, alors forcément, ni la plage, ni la mer, ni l’oiseau, ni Noé ne peuvent s’opposer à sa force tragique. Du coup, j’ai trouvé moins de subtilité dans la construction de ce récit que dans L’été circulaire, où les personnages des deux sœurs permettaient un partage des rôles et des destins possibles, des choix entre conformité sociale et rejet des contraintes imposées. Vanda est à la fois un électron libre et une de ces invisibles malmenées, dont les décisions sont limitées par une colère diffuse et la tentation de la fuite.
Une participation au challenge petit bac, catégorie prénoms
J’ai bien aimé « L’été circulaire » alors … Je me laisserai certainement tentée.
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On retrouve dans ce titre la problématique du choix individuel face au déterminisme social qui semble être au cœur de l’écriture de l’auteure. Le personnage est plus excessif mais reste cohérent et crédible. A suivre …
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Je n’ai pas encore lu l’auteure ; il vaudrait peut-être mieux que je commence par « l’été circulaire ».
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Les deux sont dans le même rythme, efficace … L’été circulaire est peut-être plus riche, car il y a plusieurs personnages qui portent l’intrigue, mais Vanda est un beau personnage à elle presque toute seule ..
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Un personnage que j’ai de plus en plus envie de connaître.
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L’écriture est énergique, le personnage aussi … Tu peux tenter !
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J’avais beaucoup aimé, mais tu as raison, c’est un roman complètement centré sur son héroïne, et je crois que c’est ainsi que j’avais conclu mon billet d’ailleurs… Je me réjouis d’avoir L’été circulaire sur mes étagères !
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Absolument, tu soulignes toi aussi que la figure puissante de l’héroïne domine le récit. Je l’ai trouvée un peu trop « magnifiée » pour reprendre ta conclusion à ma façon … Presque envie de lui demander de se pousser un peu pour mieux voir l’ensemble du contexte social. Mais cela reste un beau personnage de révoltée.
Dans l’été circulaire, on retrouve la même énergie, tu verras.
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J’avais noté Vanda. J’attendais son arrivée en poche par ici. Au même moment, j’étais tombée en bouquinerie sur L’été circulaire. Aussitôt pris. Il est passé dans le tordeur (ma dizaine d’abandons) après la lecture de Vernon Subutex. Le style ne m’avait pas retenue, l’intrigue non plus. Pourtant, tout était là pour me plaire.
Du coup, je n’investiguerai pas davantage!
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Oui, j’ai suivi tes aventures d’après Vernon, sacrée cascade d’abandons ! L’été circulaire mériterait une seconde chance, je t’assure …
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J’avais beaucoup aimé. Et je suis ravi, vu ce que tu en dis, que l’été circulaire soit dans ma pal !
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J’avais lu ton article très enthousiaste, j’espère que tu le seras autant pour l’été circulaire !
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