Documentariste animalier, célibataire, monsieur Tanner ( que je vais appeler Paul, comme d’habitude) est plus familier de la truite que de la truelle. Mais le voilà qui quitte son nid douillet pour une grande aventure, qu’il pressent pourtant dès le départ comme un possible naufrage. Son oncle, décédé par surprise, avait partagé ses biens entre lui, et son amant. A l’amant, l’appartement en bord de mer, la collection de tableaux du XVIII ème et la Mercédès, au neveu, la maison gigantesque, quasi en ruines, inhabitée depuis quinze ans. Paul le sait, il va trimer et peut-être même se ruiner, alors que rien ni personne ne l’y oblige, même pas le notaire et que, dès les premiers avis et devis, les avertissements pleuvent. C’est un chantier pharaonique, pour le mener à bien dans les règles de l’art, il faut un budget que Paul n’a pas.
Alors, contre toute logique, Paul se lance quand même et se jette dans l’aventure du corps à corps avec les artisans, qu’il recrute lui-même, un peu au petit bonheur la chance et la malchance veille sur cet homme, proie facile pour le royaume de la tatche du travail au noir … Le récit est une galerie de portraits, succulents et drolatiques, mettant en scène les ouvriers qui exercent sur le malheureux propriétaire un pouvoir quasi sans limite. Les anecdotes burlesques s’enchainent, déconvenues, espoirs très mal placés, entourloupes dérisoires qui peuvent mener à la catastrophe : un chauffagiste étourdi en proie au mal d’amour, le peintre à la vocation artistique contrariée qui méprise murs et rouleaux et n’en tient que pour l’art moderne, le plombier fervent de son art, les plaquistes qui dressent des autels au milieu du chantier pour chanter les louanges de dieu. Le chantier s’étire, compétences aléatoires, promesses, mensonges, les personnages recrutés par monsieur Tanner n’en font un peu qu’à leur tête, atypiques, rocambolesques, un monde bigarré et interlope s’ouvre finalement dans la maison qui mine de rien, finit par prendre forme et reprendre une âme …
Un récit amusant, qui en plus, a un petit goût de moqueries revanchardes pour qui a déjà attendu un plombier pendant tellement longtemps que lorsqu’il arrive, vous êtes prêts à vous prosterner devant ses compétences tout en tremblant de la facture.
J’ai vraiment aimé cette lecture!
(tiens bizarre, je viens de changer d’ordi, et là j’ai des publicités…)
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Une lecture sympathique et une galerie de personnages tordus … Pour les publicités, certains de mes amis en ont aussi, d’autres pas. Je ne sais pas pourquoi. C’est très gênant ?
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Un livre léger mais amusant… que je n’ai pas lu…
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Et donc que tu vas lire ?
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Un des premiers que j’avais lus de ce romancier que j’adore !!
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Oui, moi aussi, j’aime beaucoup cet auteur, qui peut être beaucoup plus grave. Ses « Pauls » peuvent être en proie à des fragilités plus intérieures, celui-ci s’en sort plutôt pas mal !
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On en a beaucoup parlé à sa sortie de ce roman là, mais je ne l’ai toujours pas lu.
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Il se lit tout seul ! Il est très court et léger…
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Ton billet très amusant me donne envie de le relire !
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J’ai relu certains passages en rédigeant ce billet, et ma foi, j’en souriais toute seule alors que ma lecture est très récente. Les couvreurs, surtout sont redoutables !
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En tout cas j’aime beaucoup ton ressenti et oui on se sent tous un jour ou l’autre concerné 🙂
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Pas au point de monsieur Tanneur en ce qui me concerne, mais il y a quand même un certain plombier que je ne suis pas prête d’oublier … Il avait un répertoire d’excuses totalement hallucinantes ! Quand il finissait par venir …
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Heureusement mais avec le recul on repense à des situations où tout nous échappe et où l’on perd toute mesure 🙂
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C’est exactement cela ! Le mec qui t’explique qu’il n’a pu faire autrement que laisser filer une petite soudure alors que toi, tu te dis que ça sent quand même sacrément le gaz dans la maison ! Et que la chaudière pousse un râle presque vivant.
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Ta dernière phrase est tellement vrai. Cela nous est même arrivé un jour férié.
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Férié compte double !
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Ah misère, tu ravives des souvenirs, lu en période de rénovation 😉
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Heureusement pour moi que cette phase est terminée … Mais j’en garde des souvenirs que ce roman a ravivé, avec le sourire maintenant.
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C’était drôle en effet, je me souviens de mon plaisir de lecture en lisant ton billet.
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Et je crois bien d’ailleurs que je l’avais noté chez toi, il y a un certain temps. De toute façon, j’aime bien les romans de Dubois et il m’en reste pas mal à lire, tranquillou.
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Il me faut ce Dubois! Lecture de circonstance qui pourrait m’instruire! J’ai acheté l’an dernier un maison qui tombe en lambeaux. J’attends justement le chauffagiste. Notre chaudière dégoutte dangereusement. Et, à -15 degrés, ce n’est pas le temps que notre chauffage rende l’âme.
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J’espère pour toi que le chauffagiste n’aura pas les mêmes distractions que celui de monsieur Tanneur ! Bon courage !
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5000 $ plus tard, tout se passe bien et nous avons chaud! Mais plus d’économies!
Je tenterai donc de trouver ce Dubois en bouquinerie!
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tu vas retenter le coup avec lui ? ??? LOL
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