Ce que Frida m’a donné, Rosa Maria Unda Souki

4fdf4cf24f3fb50ea8c42ffd21b7f68fJe dois avouer que je n’ai pas d’appétence particulière pour Frida Khalo, ni pour ses œuvres. J’en connais les plus célèbres, et comme tout le monde, je vois passer les mugs et autres marchandises à son effigie. Allez savoir pourquoi, j’étais persuadée que ma fille en était férue. Vu sa tête au pied du dernier sapin de Noël où, fière de moi, j’avais déposé ce titre, ce n’est pas le cas. Et finalement, après ma lecture, je ne suis pas certaine d’être plus réceptive qu’elle.

La source de l’inspiration de Rosa Maria Unda Soufi est l’oeuvre de Frida Khalo, sa biographie mais principalement son espace, la maison bleue, les photos et les anecdotes qui y sont liées. En général, j’aime beaucoup les histoires de maisons, les échos et les histoires qui y résonnent. Mais là, je suis restée à l’extérieur. L’artiste peintre est vénézuélienne et a consacré cinq ans et une cinquantaine de toiles à ce lieu et à l’intimité de Frida. Le principe est expliqué pour plusieurs réalisations, elle reconstruit des moments biographiques, elle peint des « présences » à partir d’éléments de tableaux de la peintre mexicaine. Elle s’inspire aussi des motifs de ses vêtements, de la luxuriance des fleurs, des anecdotes laissées dans des lettres.

Un certain nombre des tableaux de Rosa sont reproduites dans le livre, ce qui en fait un joli objet à parcourir. Mais à lire, ce n’est pas très probant. L’auteure le dit elle même, elle n’est pas écrivain, elle est peintre. Alors le récit est effectivement assez plat. L’auteure y raconte sa résidence d’artiste à Paris, la préparation de l’exposition de ses œuvres hommages, depuis la composition de ses cinq valises jusqu’au jour du vernissage. On y lit sa fatigue, la nécessaire réorganisation des meubles dans l’espace de son studio atelier, sa difficulté à écrire quelque chose pour le catalogue de la dite exposition, la chaleur parisienne qui la pousse à aller à la piscine, la perte d’une boucle d’oreille lors d’une soirée de fête tristounette. Ses boucles d’oreilles lui avait été léguées par sa grand mère, ce qui fait qu’elle est triste, mais finalement, elle range celle qui lui reste dans une boîte … Ben ouais …

Le cheminement par touches et présences est sans doute plus pictural que littéraire, je ne sais pas. Les seuls moments qui m’ont touchés sont ceux où l’auteur évoque son enfance, sa maison au Venezuela, perdue visiblement, les photos de ses parents et la figure de son père, au rire flamboyant qui s’est perdu aussi. Sa douleur d’exilée lors du décès de cet homme, alors que son pays était à feu et à sang, que les répressions politiques succédaient aux bouleversements et aux effondrements économiques, elle peignait. Ce retrait hors du monde, cette parenthèse, j’aurais bien aimé qu’elle fut creusée, plus que le séjour parisien, qui n’apprend pas grand chose de ce qui me semblait être au coeur du livre, le processus créatif.

J’avoue que pour une deuxième participation au mois latino, j’aurais aimé être plus enthousiaste ! Mais il y a d’autres billets beaucoup positifs à voir dans le récap’ à propos de ce titre.

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18 commentaires sur “Ce que Frida m’a donné, Rosa Maria Unda Souki

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  1. Je suis désolée, je crois que tu avais pioché cette idée chez moi… j’ai aimé, et même si j’oublierai vite le contenu littéraire, je le garde avec plaisir pour les illustrations qui me parlent bien.

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    1. Je l’espère aussi, le texte m’a déçue, mais je n’ai pas été sensible aux états d’âme de Rosa face à l’angoisse de l’exposition, quand elle évoque son passé, sa maison d’enfance, son père, c’est plus touchant.

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  2. J’ai été très touchée par la destinée de cette artiste qui a souffert toute sa vie après un accident . Je suis moins sensible à son art mais c’est souvent le cas pour l’art de l’Amérique latine : trop onirique pour moi.

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    1. Je ne sais pas pourquoi l’univers pictural de Frida Khalo ne me parle pas … Mais ce n’est pas pour l’onirisme, plutôt l’aspect trop explicite dans sa représentation de sa souffrance. Et puis aussi une forme de saturation de certaines de ses oeuvres, mugs, tee-shirts … On en voit partout !

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    1. On n’en apprend peu sur sa vie, l’auteur la connait par coeur, elle parle surtout de ses tableaux à elle et de leur liens avec des anecdotes de la vie de Frida Khalo, notamment en rapport avec la maison bleue (maison où l’artiste a vécu et qui semble importante dans sa création). J’avoue que je n’en sais pas beaucoup plus sur ce lieu. Je n’ai pas été assez motivée par ce titre pour me renseigner davantage.

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  3. Je ne suis pas non plus une grande fan de l’oeuvre de Ffrida Kahlo, mais je trouve en revanche sa vie passionnante. J’avais lu l’essai que Le Clézio a consacré au coupe Kahlo/Riviera, très instructif et palpitant.

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  4. J’ai vu passer plusieurs fois ce livre dans les billets, mais je ne me sens pas plus attirée que cela ; dans ces cas-là je préfère une vraie biographie.

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    1. Je crois que je m’attendais à davantage de biographie aussi, soit de Frida Khalo, soit de l’artiste. Finalement, c’est assez flottant, évanescent … Pour une biographie, Ingannmic donne une piste dans son commentaire. A voir.

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    1. En fait, elle m’a expliqué qu’elle avait bien aimé Frida Khalo mais qu’à force d’étudier ses œuvres en cours d’espagnol, elle avait saturé. Mon cadeau a fait flop comme si je lui avait offert un manuel scolaire !

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