Dans l’élan de ma lecture de l’essai de Titiou Lecoq, je me suis lancée dans la lecture de ce roman, dont le sujet me semblait justement correspondre à un retournement de l’histoire : écrire le retour d’Ulysse du point de vue de Pénélope. Le titre, en plus, « sans plus attendre » m’a laissé penser que de passive, la figure allait devenir active, que la Pénélope, elle allait exister par elle même, et pas seulement regarder l’horizon, le regard anxieux tourné vers le large et les deux pieds plantés dans le sable, harcelée par les prétendants qui lui vident la cave. Que la Pénélope, elle allait sortir du moule de l’Odyssée, que l’autrice allait lui réinventer vingt ans d’une vie à faire autre chose que de tisser et de détisser, d’élever Télémaque pour qu’il parte à la recherche de son père en cachette … Et bien non.
Pénélope, dans ce roman, elle attend Ulysse. Soit, elle l’attend activement, c’est-à-dire qu’elle fait de son attente une action de résistance à l’attente. Une action silencieuse et invisible, une ruse que personne ne perçoit, sauf sa servante et nous, puisque nous sommes dans la tête de Pénélope. Et heureusement qu’elle nous le dit, parce qu’autrement, on ne verrait pas la différence d’avec une attente « normale ». Si bien qu’en fait, il ne se passe pas grand chose d’autre que les épisodes déjà connus avec les personnages idoines : le porcher, Eumes, la servante, Erri, qui a élevée Ulysse et reste fidèle à Pénélope … Télémaque, en adolescent ombrageux, impuissant face à la meute qui le spolie, tout reste dans l’ombre de l’attendu, le héros, le rusé, celui qui était surnommé le poulpe ( une des rares choses dont je me demande si elle est chez Homère … Le Ulysse collé au rocher attendant sa proie, ça fait fait pas trop guerrier grec viril …)
M’enfin, bon, pas trop de surprise, Ulysse tue tout le monde comme prévu, le lit en olivier l’attend avec sa fidèle et insipide Pénélope … Le récit est très introspectif, de beaux paysages d’une Ithaque antique et asséchée, brulante, soumise aux vents et aux tremblements de la terre, surgissent entre deux monologues de Pénélope ou de la servante. L’écriture s’attarde sous le moindre bout de rêve de l’épouse, mais laisse Pénélope intacte, lisse tremblante …
J’avoue que l’intérêt de cette réécriture m’a totalement échappé.
Challenge petit bac, première ligne, catégorie verbe
Comme je n’ai pas lu l’Odyssée, je ne suis pas très au fait des détails, mais ce n’est pas très tentant cette réécriture, si c’est pour faire à peu près pareil !
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Je n’ai pas lu L’Odyssée en entier, je n’en connais que des « morceaux choisis » … Les mêmes que ceux évoqués dans ce livre ! Si cela se trouve, c’est dans la version d’origine qu’il y a plus d’éléments sur Pénélope ? ^-^
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Tiens, peut être plus intéressant
https://enlisantenvoyageant.blogspot.com/2010/08/lodyssee-de-penelope.html
Atwood à la manette!
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Je ne connaissais pas mais vu ton avis, c’est bien plus palpitant d’être Pénélope dans la version d’Atwood ! J’aime bien cette autrice, en plus, et qu’on bouscule un peu les mythes. Hélène est évoquée dans ce titre aussi, en séductrice perfide, mais cela ne va pas beaucoup plus loin !
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Dommage que Pénélope n’ait pas eu le droit à une réécriture où elle aurait pu exister par elle-même…
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Oui, vraiment dommage … Une lecture décevante de ce point de vue. L’écriture est épurée mais du coup tout s’étire longuement … La version indiquée par Keisha semble plus motivante !
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Dommage qu’elle n’est pas tout réinventé….. En faire une héroïne bien loin de l’image que l’on en a…. 🙂
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Pénélope réinventée, c’est ce à quoi je m’attendais, me demandant à quoi l’autrice allait pouvoir l’occuper. Parce que, quand même, 20 ans à attendre, c’est long … Et finalement, Pénélope reste inaccessible à l’action.
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je n’ai toujours pas lu « l’Odyssée » même pas des extraits!!!
je note le livre de Atwood pour essayer de me mettre dans le contexte 🙂
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Je ne pense pas qu’avoir lu l’Odyssée soit nécessaire, en tout cas pas pour le titre que j’ai lu. Et pour le titre d’Atwood, vu ce qu’en dit Keisha dans sa note, ce ne semble pas être le cas non plus …
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Je ne connais l’Odyssée que dans les grandes lignes, mais je ne suis pas trop attirée par cette réécriture, mais plus par celle qu’en fait Margaret Atwood…
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Il est certain que Pénélope vue par Atwood fait plus envie ! Il y a sûrement un engagement plus marqué pour en faire une figure reconstruite autour du féminisme. C’est totalement anachronique, évidemment, mais sûrement plus dynamique !
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Ton billet ne me donne pas envie. Mais l’auteure pouvait-elle changer l’histoire du couple ?
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On peut tout faire en littérature … Je pense à toutes les réécritures de la figure du Don Juan, en femme, en vieillard repentant, en héros romantique, en homosexuel … Moi, c’est en cela que j’aime bien ce jeu avec les textes et leurs échos plus « modernes ». Mais je n’ai pas trouvé de goût à ce titre.
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je souris … et oui Athalie il ne suffit pas de prendre une héroïne féminine pour réussir une réécriture. Pénélope n’était peut être pas si intéressante que ça!
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A mon tour de sourire, je n’avais pas pensé à cela, que Pénélope soit ennuyeuse … remarque, ça explique pourquoi Ulysse s’est quelque peu attardé dans d’autres bras !
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