Stanislas Kervyn, 58 ans, a fait fortune dans l’informatique. Il n’a jamais connu son père assassiné par hasard, alors qu’il n’avait pas un an. Sa mère est décédée quelques années auparavant en murmurant des regrets énigmatiques. Stan est un solitaire, il a un fils qu’il ne voit jamais, il s’en est débarrassé après la mort accidentelle de sa femme. Il est aussi pugnace, machiste, consommateur de sexe sans tendresse ni préliminaires, c’est un tyran égocentrique qui n’a pour les personnes qu’il côtoie ou rencontre que mépris et dédain. Il plie le monde à sa volonté ou l’écarte de sa route.
Il n’y a qu’une chose qui lui échappe, les causes de la mort de son père, tué lors d’un attentat jamais résolu, jamais revendiqué. Le 21 aout 1954 au Caire, à la descente d’avion, trois individus cagoulés ont tiré sur un groupe de voyageurs, tuant sans doute leur cible, et avec elle 17 personnes qui n’avaient sans doute aucun rapport avec elle, ni entre elles. 17 morts, 23 blessés en cinq minutes. L’enquête a été bouclée en 1961, les pistes potentielles s’étant évaporées les unes après les autres.
Stan pendant plus d’une dizaine d’années a repris ces pistes, interrogé les témoins survivants, creusé les silences, fouillant les recoins les plus obscurs d’internet pour n’aboutir qu’à la publication de son enquête, un essai intitulé La victime oubliée, rassemblant ses investigations aussi inutiles que les thèses précédentes. Le mystère de la tuerie du Caire reste hermétique.
Le livre publié, poussé par son éditeur, Stan participe de mauvais gré à une émission littéraire télévisée lors de laquelle un nouvel élément se manifeste en la personne d’un témoin qui n’avait pas encore tout dit. Un vieillard et une bande sonore plus tard, Stan voit son enquête se lézarder de l’intérieur, plus rien ne tient. Il reprend les données, refait le puzzle. Les pièces s’entrechoquent alors avec le destin de Nathan, rescapé des camps de la Shoah. Arrivé à New York en 1948, le jeune homme s’est engagé dans une mystérieuse organisation. Il est devenu tueur clandestin de nazis, ceux qui ont échappé à la justice. Aucun d’entre eux ne doit survivre, quelque soit son degré de culpabilité.
Les deux chasses au passé vont bien sûr se croiser, mais pas forcément en lignes aussi droites qu’on pourrait le penser. Et paradoxalement, ce qui devrait créer le suspens est aussi le point faible du roman, parce que les points communs font parfois le grand écart. Il n’empêche que le rythme est aussi cadencé d’un côté comme de l’autre : Stan déterrant les pans de l’histoire à grands coups de pelles, écartant de son chemin éthique et morale, Nathan se coltinant les ombres de la vengeance …
Efficace, même si un peu tordu par moments, ce polar me conforte dans l’idée que le Colize est un auteur à suivre !
PS : la couverture serait à revoir, elle semble donner une piste, alors que pas du tout !
Une participation au mois belge au moins une!
J’étais à un peu mitigée à la lecture de ce Moment de silence, ce n’est pas mon préféré si je le compare aux autres Colize lus, géniaux ! Sans doute à cause du personnage très peu sympathique et au suspense qui ne m’a pas convaincue.
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Je suis un peu mitigée aussi, le suspens n’est pas vraiment tenu, mais j’ai quand même apprécié le rythme et l’écriture. Le personnage de Nathan est plus compréhensible que celui de Stan et pourtant, ils sont bien troubles tout les deux. Je crois que c’est à cet aspect que j’ai le plus accroché.
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J’avais beaucoup aimé ce roman, malgré les distorsions. Si tu ne l’as pas lu, je ne peux que te recommander Back up.
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Les distorsions, on ne les voit que sur le long terme, mais j’ai eu un peu de mal à adhérer complètement aux liens entre les deux personnages, la rencontre dans le petit village est quand même tordue … De même que l’histoire de la famille de la mère de Stan … Mais bon, ça fonctionne finalement quand on est sur une ligne droite de lecture ! Et j’ai moi aussi beaucoup apprécié Back up !
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Le côté polar me tente, mais pas le grand écart….
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On ne tombe pas dans la caricature non plus, hein, l’histoire se tient. Mais il est vrai que parfois on se raccroche aux bords ! Si tu n’as pas lu Back up, du même auteur, comme on le voit dans les commentaires, il est chaudement recommandé.
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J’ai la version Folio, chaudement recommandée par un lecteur en librairie. J’aurai oublié tes bémols quand je le lirai 😉
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Oui, oui, oublie les ! On se laisse prendre … Et puis, le roman pose quand même une problématique éthique sur le fonctionnement de la justice vis à vis des criminels de guerre nazis et leur « disparition ».
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Je le note pour une prochaine fois. J’ai aimé ce que j’ai lu de l’auteur jusqu’à présent (et mon préféré est Back-Up).
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Ce n’est que le deuxième titre de cet auteur que je lis. Le premier étant justement Back up, découvert à l’occasion du mois belge de l’année dernière. Je m’étais jurée d’en poursuivre la découverte … Et puis, l’année est passée :
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Un Colize dont je garde un très très bon souvenir, mais étrangement, pas dans les détails. J’avais a-do-ré Back up qui m’avait davantage marquée en revanche !
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Come l’intrigue est complexe, c’est vrai qu’on ne retient pas forcément les détails ( je me rend d’ailleurs compte que j’ai déjà occulté la fin de l’énigme …) pour ne garder que la trame d’ensemble, qui est assez intéressante. Et oui, Back up est plus fort quand même.
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je n’ai encore rien lu de l’auteur alors je note 🙂
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Comme tu as pu le voir, c’est un auteur très apprécié, surtout pour Back up ! que je ne peux que te recommander.
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je vais commencer par celui-ci merci 🙂
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