Des amours, Attila en a connu deux, sa femme, quand elle était jeune et pas encore devenu fantôme, et une maîtresse dont il a eu trois filles. Le nom et le prénom de ce personnage pourrait laisser penser que l’on va avoir à faire à un personnage épique, au destin flamboyant, ce n’est pas le cas, même si il est taillé à la serpe.
A 40 ans, il quitte femme, maitresse, filles à peine connues, laissant derrière lui des années de mensonges et de défaites voilées. Pendant dix ans, il a travaillé avec son beau père, trouvant satisfaction dans un rôle subalterne, complice de trafics nocturnes, de tabassages discrets, de négociations forcées dans la Hongrie de la fin du communisme. Un petit monde d’embrouilles peu glorieuses. Pendant les 10 années suivantes, il a continué, participant en sous main à l’escroquerie mercantile et morale de son pays par le libéralisme qui envahit les plaines hongroises comme avant, bien avant l’avaient fait les invasions multiples et trahisons qui ont rogné le territoire et consacré la défaite de l’histoire.
Ses propres trahisons et celles de son Hongrie imaginaire ne finissent par ne plus faire qu’un seul remords et c’est alors qu’Attila s’en va, il prend la route pour une autre histoire. Il découvre l’odeur de la peinture du haut d’une grange, dans la grande plaine hongroise, contemple la défaite d’une pays trahi, volé, morcelé, tout comme lui. Il se découvre une colère envers les puissants, particulièrement les autrichiens, Vienne a spolié Budapest.
Solitaire, il met toute ses économies dans de la peinture et des tableaux, peint le passé, devient trieur de poussins et rencontre son dernier amour, une conquête à l’envers, Théodora a 20 ans de moins que lui. Elle est la fille d’un des plus grands ténors de Vienne, elle a été élevée à l’occidentale, elle est riche, perdue et frivole et elle se jette dans son lit. Le fil tenu et improbable de cette histoire est rendu presque vibrant par le romanesque de l’écriture, les circonvolutions elliptiques d’Attila qui refuse de se rendre, de s’avouer vaincu et pousse celle qu’il aime dans l’arène de l’histoire, n’hésitant pas à convoquer Sissi et Mayerling pour lui faire rendre les armes.
Combat intime et amoureux, presque risible et dérisoire, ce récit d’un amour fébrile et d’une abdication est surprenant. Septique au départ, je me suis laissée prendre à la pugnacité de l’écriture de Julia Kerninon.
Je ne connaissais pas ce titre de Julia Kerninon que j’aime beaucoup 🙂
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Et bien moi, c’est cette autrice que je ne connaissais pas et le titre que j’ai bien aimé ! Ce qui fait, que, bien sûr, je vais persévérer et en découvrir d’autres …
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D’elle, j’ai beaucoup aimé « Une activité respectable ». Son style me plaît, alors je note ce titre.
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Son style m’a beaucoup plus aussi. A vrai dire cette histoire d’amour improbable doit beaucoup de son intérêt à l’écriture, à sa force de suggestion, plus qu’à la narration. Je note évidemment le titre que tu évoques.
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J’ai été conquise par Buvard, moins par cet Attila!
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Buvard est son premier roman, je viens de me renseigner sur Babelio, le sujet me parle moins de prime abord … Mais je vais aller voir si tu as fait une note ( et si c’est le cas, je sens que tu vas me convaincre … Pfouou !
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Une autrice qu’il me reste à découvrir, Electra est une inconditionnelle, c’est chez elle que je l’ai d’abord repérée. J’avais offert Liv Maria à ma fille, comptant le lui emprunter. Elle l’a lu et aimé -bien que l’ayant trouvé un peu étrange-, mais ne me l’a pas encore prêté (et comme elle est partie pour un long voyage de 6 mois, il va falloir que j’attende un peu…).
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J’avais hésité devant Liv Maria, l’effet repoussoir d’un titre fort exposé, comme cela m’arrive régulièrement. Mais comme toi, j’avais noté qu’Electra est fan donc, j’ai tenté !
C’est dommage de devoir attendre, mais comme tu ne manques sûrement pas de lectures, six mois ça devrait passer assez vite, du moins pour ce côté là de l’absence …
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De l’auteure, j’avais bien aimé Ma dévotion, alors pourquoi pas.
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J’ai lu le quatrième de couverture de Ma dévotion, et il y a des échos avec ce titre, pas seulement dans le fait qu’il s’agit d’une rencontre amoureuse, mais sur la forme que prend l’amour, son intrusion … Il me semble en tout cas …
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J’avais été très séduite par l’écriture de Julie Kerninon, que j’avais découvert via ce titre. Je comprends tout à fait ton ressenti !
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Cette écriture donne du relief à ce qui pourrait être seulement une histoire d’amour bancale …
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