Beyrouth sur Seine, c’est Paris dans les années où la guerre a fait exploser le Liban et dont les conséquences ont fait aussi des dégâts dans les rues de la capitale française.
Les parents de l’auteur y sont arrivés en septembre 1975, juste avant que leur ne s’embrase. Lui, intellectuel, artiste, dramaturge, metteur en scène, vient y suivre des études à la Sorbonne, elle, en femme amoureuse, le suit, persuadée que Paris est un rêve. Ils y resteront jusqu’à aujourd’hui, en exilés. Une photo de leur mariage les montre tels que le pays les avait laissés, jeunes, cheveux longs et pantalon pattes d’éléphant, elle, en satiné rose, avait l’allure d’une princesse italienne. Le rêve de Paris n’a pas tenu très longtemps et depuis des années, locataires d’un trois pièces standard dans le XV eme arrondissement, même si il a vue sur la tour Eiffel, c’est le Liban en miniature qui a tout envahi. Citronniers, oliviers sur le minuscule balcon et de la cuisine, les odeurs sont celles des épices. La mère tient un WhatsApp pléthorique, les cousins, mêmes ceux du xième degré, les cousins des cousins, les amis des cousins des cousins, tous les exilés de France et d’ailleurs y échangent clips et vidéos gag nostalgiques d’un Liban qui n’existe plus.
L’auteur a coupé les notifications depuis bien longtemps, lassé des « Liban, je t’aime » de la diva de la jeunesse de sa mère. Cependant, c’est bien cette nostalgie ambiguë qui le mène sur les traces de la mémoire de ses parents exilés. Ils les interroge, ils se laissent faire, ne sont jamais vraiment d’accord, rechignent à raconter d’autres anecdotes que celles que l’auteur, enfant, entendait déjà … Car le passé des cousins, de ceux qui sont restés, de ceux qui ont connu la guerre, qui ont fini par partir ou par revenir, n’est pas si lumineux que sa mère voudrait bien le croire, et le père le dire … anti ou pro palestiniens, l’argent et la corruption, les milices, l’auteur tente de comprendre le rôle de certaines connaissances dans ce conflit qui rebondissait toujours, de ce Liban qui s’enfonçait dans une guerre aux allures de vendetta.
Le récit se focalise sur certains engagements, incertain de ce qu’il faut y comprendre, comparant connaissances historiques et traces de souvenirs familiaux. Le narrateur s’y perd, les ramifications sont trop nombreuses, mènent à Paris, aux attentats de la rue de Rennes. La guerre se fait religieuse, personne n’y comprend plus rien …
Entre documentaire, biographie, hommage, le récit semble hésiter, il aborde des problématiques de l’exil par plusieurs biais, sa famille, la géopolitique complexe de ce conflit, sa propre perplexité face à sa double appartenance dont il ne sait pas vraiment quoi faire … Entre ces différentes entrées, l’auteur donne l’impression de ne pas avoir réussi à choisir. Il reste l’évocation drolatiques de ses parents, deux exilés attachants, lui l’éternel adolescent frondeur et elle, la gardienne du temps d’un Liban lumineux, odorant, généreux.
Grand merci aux éditions Stock
tiens un sujet original et une forme insolite apparemment…
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La construction narrative oscille entre histoire personnelle et historique. Personellement, j’ai trouvé l’aspect historique un peu confus, ce qui est logique puisque le propos de l’auteur semble justement être de montrer que les choix faits par les personnages n’ont pas toujours été clairs.
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Depuis que j’ai assisté à une rencontre (il y a 15 jours), j’ai quatre livres à découvrir sur le Liban. Pour l’instant, j’en reste là.
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Ah oui, quatre quand même ! Elle devait être passionnante cette rencontre !
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je lis tout ce que je peux sur le Liban pays terrible et pays aimé d’où viennent certains de mes amis
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Je ne sais pas si ce titre te conviendrait alors, si tu as déjà beaucoup lu sur l’histoire terrible de ce pays qui continue d’ailleurs à être dramatique.
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Dommage que l’auteur n’ai pas pu faire un choix.
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Oui, c’est dommage, mais il reste un beau portrait de ses parents. Le père est assez drôle, un vrai personnage de roman !
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