Ecoute la pluie tomber, Olivia Ruiz

traje-de-luces-azul-y-oro-3Dans un petit café de Marseillette, quatre soeurs ( je crois, parce que c’est un peu confus, côté personnages) sont espagnoles jusqu’au bout des humeurs … C’est le royaume des excès de famille, ça déborde.

Abandonnée par leurs républicains de parents, la fratrie a connu la retirada, même si la narratrice, Carmen, étant la cadette, n’en garde que quelques sensations, le froid, la faim. C’est assez succinct, côté reconstitution historique. Ce que Carmen raconte, c’est sa frustration, sa fuite, son échec, ses soeurs, sa nièce qui vient de mourir en couches, leur laissant cependant un nouveau rayon de soleil à chouchouter. Le microcosme du café est agité en tous sens par les bonnes actions des sœurs, et leurs récriminations, émaillées de quelques expressions en espagnol, pour faire local.

Carmen, selon ses soeurs, est une ingrate qui ne voit que son insatisfaction et pas ce qui a été gagné à la misère et à l’exil. Elle, elle les trouve encroutées, enlisées dans la routine du petit café, sans ambitions pour l’ailleurs. C’est pourquoi, elle va leur tourner le dos, après une nuit torride passée avec un torero de passage, au corps de braise et au regard révolver. Elle  devient régisseuse dans sa finca, et voit passer des boites de médicaments sans broncher. Elle s’y entiche d’un toro, Léon, et de bébés toreros dont elle se sent mère de substitution et se retrouve le dindon d’une sinistre farce. Elle n’échappe pas à la case prison avant de revenir au bercail, salement amochée quand même …

Malgré l’écriture enlevée et un certain charme, le récit tourne trop souvent court et manque d’une structure qui poserait les personnages dans une histoire moins bancale : on passe notamment des prisons franquistes au journal intime d’un marin sur l’United States. On finit par retrouver le dit marin dans le café, mais quand même, il tombe là comme un cheveu dans la paëlla. La culture de l’exil, la féminité à conquérir, donnent de jolies pages pour finalement se terminer en eau de rose trop sirupeuse pour moi.

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12 commentaires sur “Ecoute la pluie tomber, Olivia Ruiz

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