Ce recueil est constitué, non de nouvelles mais de discours, il n’y a donc pas vraiment de récit mais des voix disparates, des voix qui disent nous et on, des voix issues de communautés marginales, aux formes et à l’idéologie qui ne sont pas vraiment situées mais qui sont de résistances. Ainsi, parle en premier une troupe en pyjama, qui s’échappe vers un ailleurs qui ne soit pas celui de la déchéance impuissante de la maladie de la vieillesse. Puis les 16 autres prises de parole disent également le rétrécissement, les murs, les questions, l’avenir en cendres et les petites joies, le goût de la joie et des choses vues, senties, goutées, ces joies qui ont disparu ou qui sont en voie de disparition dans un monde qui a dépassé celui que l’on connait et qui a poursuivi sa folle et désespérante course aveugle.
Ces discours sont comme des balles de nostalgie et de divergences qui s’adressent à des puissants obscurs et sourds, docteur, journaliste, ministre, président. Ils racontent les pertes et les choix différents et évoquent d’autres paysages et d’autres voies, des rêves, des utopies, une barque en bois qui traverse le temps, un mur couvert de plantes volontaires.
Ces voix dont la parole est scandée, découpées dans la matière des mots que l’on sent choyés et pesés, qui ont de la matière dans le rythme, ont pris leurs armes contre l’ennui, le découragement, ceux qui parlent ne veulent plus signer les ordres de virement, et même sachant que « tout est foutu, ne peuvent s’empêcher d’espérer quand même ». Les sujets de désespoirs et d’espoirs tisent nos contradictions : dérèglement climatique, rêves mis en veilleuse, intégration des injections majoritaires, mais ces voix sont les petits cailloux qui grattent, qui restent dans la chaussure.
Un seul bémol, comme les thèmes se recoupent, si c’était à refaire, je ne lirais pas les textes à suivre, mais j’en savourerais un de temps en temps, le plaisir en serait davantage goutu et renouvelé.
https://surlaroutedejostein.fr/2022/05/16/le-musee-des-contradictions-antoine-wauters/
https://krolfranca.wordpress.com/2022/05/25/le-musee-des-contradictions-dantoine-wauters/
Tu me donnes une terrible envie de lire ces discours. Comment es tu allée vers ce livre ?
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J’ai beaucoup aimé Mahmoud tombé des eaux, un des romans de auteur; et puis j’ai vu des critiques qui m’ont donné envie, dont une chez Krol, je crois … Je vais rechercher les liens …
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Je l’ai noté, puis un peu perdu de vue. Je crois qu’il est à la bibliothèque, ce qui serait le plus simple.
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Garde le en vue … ce sont de beaux textes avec une écriture singulière. Et si tu n’as lu Mahmoud, je te le conseille ! Moi, j’avais pris une vraie claque avec ce roman.
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J’ai fait le chemin inverse, j’ai d’abord découvert l’auteur avec ce recueil de textes et comme j’ai beaucoup aimé, j’ai lu ensuite Mahmoud que j’ai beaucoup aimé aussi, dans un style très différent.
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Je n’en pas trouvé que le style est très différent, il y a la même force, une vraie écriture et quelque chose de profondément sensible et humain. En tout cas, merci d’avoir attiré mon attention sur ces discours ! Et par la même occasion j’ai aussi découvert une photographe, Alice Luntz, dont une des photos fait la couverture du « Musée ».
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Il était dans mes prochains projets de lecture, mais peut-être vaudrait-il mieux que je commence par Mahmoud tombé des eaux que j’avais également noté à un moment. J’ai bien fait de te lire (et ça tombe bien que tu le présentes maintenant) parce que j’aurais pu être complètement décontenancée par cette suite de discours. Maintenant je suis bien prévenue et je tâcherai de m’en souvenir.:)
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« Les mots de Wauters, on a envie de les lire à voix haute, de les cracher à la face du monde pour essayer de redonner du sens à nos vies. » dixit Krol … Et je ne peux que la rejoindre ! Pour l’ordre de lecture, je ne sais pas si c’est important, la forme de Mahmoud est peut-être plus romanesque …
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J’avais repéré Mahmoud tombé des eaux; je note aussi celui-ci
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Et moi, maintenant, c’est un autre titre de cet auteur qui me fait envie … Pense aux pierres sous tes pas. C’est Jostein qui l’évoque à la fin de son article sur le « Musée ».
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J’aime beaucoup ta photo d’illustration. Qui est l’artiste ?
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C’est Alice Luntz, la photographe dont une oeuvre a été choisie pour la couverture du titre de Wauters. J’ai été séduite par celle de la couverture mais j’ai choisi celle -ci en illustration de mon article, à cause du jeu entre les trois paysages et cette idée d’un autre monde possible qui est très présente dans les discours.
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Coucou,
Rien à voir avec ton billet, mais je fais suite à ton commentaire laissé chez A_girl_from_earth suite à son billet sur Le clou = je t’y propose une LC de ce titre (en souvenir de celle que nous avions faite de Brothers !), proposition que je réitère donc ici au cas où tu ne repasserais pas là-bas…
Si tu es OK, je me dis que cela pourrait être calé sur la période du Pavé de l’été, comme ça on fait d’une pierre deux clous (ah ah…)..
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Ma foi, voilà une belle idée ! Brother reste un sacré bon souvenir de lecture et de lecture commune, une de nos premières, si je me souviens bien … (Je cours toujours après le Mauriac tout en préparant le mois latino … ) Je n’ai pas ton organisation mais pour cet été, je bloque le clou … ^-^
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Chic.. on n’a pas besoin de caler une date maintenant, on pourra le faire au démarrage du pavé, vers la fin juin..
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