Le bureau d’éclaircissement des destins est basé depuis la fin de la seconde guerre mondiale dans un petit village en Allemagne, Bad Arolsen, dont le passé est clairement nazi. Irène y vit depuis 25 ans et travaille sur les nombreux dossiers encore accumulés et elle recherche, inlassablement encore, une vérité possible sur les disparus des camps. Elle est française, s’est installée là par amour pour un mari qu’elle a quitté, juste enceinte de leur premier enfant. Ce fils unique est d’ailleurs la béquille de sa solitude, mais il grandit, et le véritable moteur d’Irène est le souvenir d’Eva. Une rescapée des camps qui l’accueillit au centre et qui, elle ne raconta jamais ses souvenirs, et qui lui sert de modèle. Irène vit pour ses dossiers, son fils et rien d’autre.
Le vrai nom du bureau dont s’est inspiré l’autrice est l’International Tracing Service. Depuis sa création, il a connu la modernisation et la numérisation, mais il reste des dossiers et surtout des objets. Des objets de rien,des montres, des agendas, des portefeuilles, des restes de vies modestes. Ils n’ont de valeur que comme dernières traces, des objets revenus de si loin, entreposés dans les locaux comme des reliques que l’on manipule avec des gants. Au début du roman, Irène se voit confier la mission de retrouver les descendants de ceux qui ont tenus ces trésors et qui sans doute en savent si peu sur leurs propriétaires que la tâche est autant de les retrouver que de reconstituer une histoire inconnue. Irène jette son dévolu, un peu au hasard sur un Pierrot blanc, qui comme une poupée russe, cache un numéro d’immatriculation, qui lui même conduit à un pendentif à des lettres qui n’ont pas été lues, à un destin d’homme d’une étonnante résistance, condamné à l’errance par l’impossibilité de l’oubli, d’une femme qui a gardé, jusqu’au bout de l’horreur, une forme de beauté et de bonté quasi mystique.
Irène retrouve les fils, lève les mystères, reconstruit les parcours, soulève les pierres. On rentre à nouveau dans les camps, sous la tente de Ravensbruck, dans le froid sidérant des crimes nazis. Le recours aux objets est riche de romanesque mais finalement, le récit reste assez convenu, peut-être parce que les pistes sont nombreuses et du coup, la plume passe sur chacune.
On ne peut que valider la démarche documentaire et historique même si l’après guerre qui est le temps de cette histoire ne fut pas forcément celui de la réconciliation et parfois celui de l’oubli hypocrite : la dénazification sommaire, les conséquences du lebensborn, les mensonges des adoptions cachées, les exactions de l’armée soviétique lors de la libération des camps … Ces « tâches » ont un écho dans ce livre pour finalement, disparaitre du récit au profit d’une intrigue qui préfère une morale plus humaniste et consensuelle. On peut le comprendre mais c’est dommage vu la richesse du point de départ.
Et une participation aux lectures communes autour de Holocauste chez Eva et Patrice et Et si on bouquinait.
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Aleslire 
Je me disais « ce serait bien qu’Athalie le lise avant moi, pour avoir son avis »… après avoir adoré son premier roman L’ancre des rêves, et bien apprécié La part des flammes, j’ai été déçue par son titre sur Desnos, et n’ai même pas tentée La femme révélée, vu les nombreux avis mitigés qu’il a suscités. Du coup j’hésite pour celui-là, parce que le sujet est quand même très tentant… mais la manière dont il est traité, hum, cela me rappelle un peu ma déconvenue avec Légende d’un dormeur éveillé..
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On est super connectées, en fait ! Je me souviens que tu appréciais plus que moi cette autrice car mis à part La part des flammes, que j’avais bien aimé, j’étais plus tiède sur L’ancre des rêves.
Pour ce titre, il y a eu conjonction des lectures communes autour de l’holocauste, une proposition en SP et la problématique des objets, de la trace, qui me passionne toujours.
Et franchement, je ne recommencerai pas … L’idée est pourtant excellente mais on passe à côté. Les bonnes intentions et la littérature ne font toujours bon ménage, comme on le sait !
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En dépit de ton petit bémol, le roman semble passionnant
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Je n’ai pas trop lu d’avis sur ce titre, si ça se trouve, je suis toute seule à être déçue …
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je viens de le terminer avec au final une certaine déception
l’idée de départ est parfaite, s’appuie sur un service existant, l’auteur à trop vouloir en dire a fini par brouiller l’ensemble, les fils rouges des destins s’enchevètrent au point que l’on a du mal à suivre les différents personnages, tout est abordé et du coup on est un rien étouffé par les différentes informations
Globalement l’idée était parfaite mais le traitement un rien raté dommag vraiment
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Les personnages ne sont pas faciles à suivre, celui de Lazar m’a paru le plus problématique : son parcours est tiré par une histoire trop grande pour un seul homme : Sobibor, Israël, Thessalonique et le grand amour et la chasse aux nazis en Amérique du sud … Je sais bien qu’il y a eu des parcours exceptionnels pour certains survivants. Mais en roman, je n’y ai pas cru.
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de tels destins ont sans doute existé mais alors il fallait n’en prendre qu’un ou deux, ici on a pléthore de personnages avec en plus des changements d’identité au bout d’un certains nombres de pages le lecteur est noyé
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Tu me vois ravie, je me demandais si ce n’était pas ma mémoire de poisson rouge qui me noyait … Et trop de destins exceptionnels en prime, on dirait que l’autrice ne voulait pas en laisser un de côté. Et pourtant, son récit en aurait été plus crédible.
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Je te sens mitigée sur cette lecture.
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Très très mitigée … Mais il toujours compliqué de critiquer négativement la démarche d’un auteur qui s’engage dans le sujet de la shoah. Et puis, je me dis aussi que j’ai beaucoup lu sur cette période historique, alors que c’est peut-être injuste vis à vis de cette entreprise romanesque. Mais ici, c’est le romanesque qui est de traviole, quand même.
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On sent quand même que c’est la déception qui domine chez toi. Et Dominique va dans le même sens, donc je passe.
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Il y a quelque chose dans la construction de ce livre qui est bancal, trop de sujets … Je rejoins parfaitement ce qu’en dit Dominique.
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Ce n’est pas le premier billet assez déçu que je lis. Mais si ça existe en non fiction, je suis preneuse!
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Depuis hier, j’ai lu quelques billets, vu que j’avais publié le mien … Et c’est dommage mais effectivement, les avis sont dans l’ensemble mitigés. Ta curiosité n’y trouverait pas assez de matière. Je ne sais pas si ces archives ont fait l’objet d’un essai ou d’un documentaire, Elles en voudrait la peine, ainsi que l’histoire du lieu, implanté dans un village perdu, ouvertement nazi pendant la guerre, et l’autrice évoque même une aberration, des ex-nazis auraient été employés dans ces bureaux de recherches des victimes.
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J’ai aussi lu l’avis de Nicole (Mots pour mots) très déçue, donc je ne m’y aventurerai pas. J’avais pourtant adoré L’ancre des rêves, mais La légende d’un dormeur éveillé m’était tombé des mains…
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J’ai lu sa note hier, justement, et je rejoins complétement ce qu’elle écrit, notamment dans sa conclusion sur la gêne qu’il y a à critiquer un roman que sa « matière » rend en quelque sorte inattaquable. Mais pourtant, il y a de mauvais romans sur la shoah.
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Je l’ai envisagé, j’ai hésité, je lis tes bémols. Un tel sujet on en attend beaucoup, dommage. J’assiste bientôt à une rencontre avec l’autrice, je vais l’écouter avec intérêt mais pas sûre de céder à la tentation de ce livre.
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J’ai regardé son passage à la grande librairie (pour une fois que j’y pense …) pour un autre titre que celui-là d’ailleurs. Bref, je crois que si je n’avais pas lu le roman, j’aurais céder à la tentation parce qu’elle est très bien documentée. Tu devrais passer un moment de rencontre passionnant.
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Donnez-moi une autre vie que je fasse ce job-là !
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Celui d’Irène ? Le job la passionne mais cela n’en fait pas un personnage très probant …
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Le titre est très poétique mais je ne m’étais pas rendu compte de la nature du sujet qui se cache dessous. Dommage que la lecture n’ait pas été si satisfaisante… je vais aller voir ce qu’en disent d’autres lecteurs et lectrices. Sinon, l’histoire parait vraiment intéressante.
Je récupère la chronique pour le récapitulatif (je – Passage à l’Est! – suis l’autre organisatrice de ces lectures communes!)
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Je trouve l’idée de départ très intéressante, dommage que ça n’aille pas beaucoup plus loin. En tout cas, un grand merci pour ta participation, bien notée !
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