Et revoilà la famille Pelletier ! Bouboule (Jean) l’aîné toujours aussi pusillanime, Geneviève, sa femme, couleuvre vipérine, guette sa proie lovée dans son fauteuil. François, amoureux d’une mystérieuse Nine, kleptomane alcoolique, se voit voler sa promotion au journal par sa propre soeur Hélène … Il se remet de sa déception en ressortant l’affaire de Mary Lampson, l’actrice assassinée dans un cinéma dont il avait été le témoin privilégié, ce qui n’arrange pas les affaires de Bouboule. Etienne, lui est toujours mort. Je me disais, avec Lemaitre, on ne sait jamais, il aurait pu nous le ressortir du chapeau, mais non, ce Pelletier là semble bel et bien enterré. Au Liban, Louis, le père, s’est trouvé un nouveau protégé, un boxeur aussi résistant à la douleur que limité dans l’exercice du grand art … Pour réussir à le sauver du KO, il ne faudra rien de moins qu’un coach, philosophe et aveugle, et de roublardes manœuvres publicitaires. Louis y gagnera un retour de flamme tendre d’ Angèle, la mère par excellence. Comme quoi, dès fois, on passe à côté de l’amour, ou du crime, pour pas grand chose, et les personnages de Lemaitre en savent quelque chose …
Geneviève est enceinte pour la deuxième fois, ce qui ne manque pas d’intriguer Bouboule, mais il a bien d’autres chantiers en cours pour se lancer dans celui des mystères de sa salope de femme. Son grand œuvre est le lancement d’un grand magasin à la politique révolutionnaire en ces années cinquante, vendre beaucoup d’articles de mauvaise qualité à bas prix … Toujours à la merci d’une catastrophe, poursuivi par des portraits robots de plus en plus précis, Bouboule a tout d’une victime mais cache des retournements sentimentaux assez radicaux …
En vedette dans ce deuxième tome, Hélène gravit les échelons du journalisme et se voit confier un feuilleton social, la disparition programmée et inéluctable d’un village, Chevrigny, dont certains habitants tentent encore de s’accrocher à leurs chimères. Mais le barrage est là, énorme, il bouche l’horizon. Un ingénieur a été mandaté pour les mettre en demeure, faire taire les derniers espoirs, des leurres, car le progrès est en marche. L’électricité demande leur sacrifice. C’est la trame qui permet au roman des portraits aussi caustiques que touchants des habitants d’une ruralité qui va disparaitre, avec ses rancœurs, ses drames et ses secrets … Et celui d’Hélène, personnel, qui va croiser le chemin de l’affreux Armand Palmari, fonctionnaire zélé de la politique nataliste volontaire de l’après guerre et de la chasse aux avorteurs. Qui commence, parce que l’on est chez Lemaitre, qui sort des histoires de son chapeau par le petit bout de la lorgnette, par une histoire de comptages de lapins. L’animal servant de test de grossesse en ces temps où être fille mère, ou ne pas vouloir l’être, faisait de vous une criminelle … Les procédés moraux les plus vicieux sont permis pour débusquer les lapins manquants …
Et voilà, en gros de quoi ça cause. Mais pas que … Tandis que l’on reconnait les sources, du moins certaines, comme Françoise Giroud pour Hélène, Tati et son enseigne vichy pour le magasin de Bouboule, le barrage de Tignes pour le drame du progrès, on se laisse embarquer par le romanesque du chantier tiré au cordeau de l’auteur. C’est aussi structuré que jubilatoire, et on sait que, même si on anticipe les pions qui seront poussés par le prochain tome, on risque toujours le bonheur de la surprise.
J’ai beaucoup aimé le premier tome, et je compte bien lire celui-ci !
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Le paquebot prend un rythme de croisière, c’est un peu moins trépidant et exotique mais passionnant ! Notamment dans l’évocation de la politique nataliste, pour la partie historique, et pour l’épopée sportive de Lucien ( mais en fait, je crois que j’ai tout aimé ! )
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Je l’ai acheté il y a quelques jours et me le réserve pour les vacances de Pâques.
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Je te comprends bien. Je l’avis acheté dès sa sortie et je me le suis gardé pour les vacances de février … Un bon gros plaisir programmé.
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Hâte de le lire et de retrouver la famille Pelletier.
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On ne risque pas de s’ennuyer avec les Pelletier … J’ai déjà hâte de les retrouver dans le prochain ( et sans spoiler, pour l’instant, ils sont tous en pleine forme !)
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Je suis en liste d’attente à la bibli… Je trépigne un peu à l’idée de retrouver cette famille.
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La liste d’attente risque d’être longue ! Pour ma part, j’achète moins de livres depuis quelques temps, mais pour certains auteurs, je craque, dont Lemaitre et sa saga. Il me la faudra en entier sur mes étagères.
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Si on ajoute le temps de lecture, le délai pour venir chercher le livre réservé, le retard pour rendre le livre, etc. (c’est du vécu), ça va faire sans doute des mois… ^_^
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Ma pauvre … Peut-être que tu peux lancer un SOS ?
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Bah j’ai autre chose à lire en attendant..;
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Comment dire que je ne suis pas vraiment étonnée ^-^
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A force de le voir sur les blogs, je vais finir par me lancer convaincre. Je suis un peu perdue dans les séries, c’est quoi le premier titre ?
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Quelle bonne nouvelle que tu te sois laissée convaincre ! Le premier de la première trilogie est Au revoir là-haut. Tu devrais te régaler avec des personnages haut en couleur et une intrigue historique et romanesque qui palpite jusqu’au bout.
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Comme toi, j’ai aimé me laisser embarquer par l’auteur.
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Le paquebot qui illustre la couverture du premier tome est particulièrement bien choisi pour cette croisière de lecture : on est dans les transats et les Pelletiers sur les ponts, tous les ponts …
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C’est une saga que je n’ai pas encore commencé à lire mais je fais totalement confiance à Pierre Lemaître qui maîtrise parfaitement le genre, ce que tu confirmes, parmi d’autres retours enthousiastes.
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En te lisant, je me dis que c’est presque un genre à part entière … la sagalemaitre.
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Hâte d’avancer dans mes lectures de Lemaître
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Si j’ai bien vu sur ton blog, tu as terminé la trilogie d’entre les deux guerres. Il te reste donc à découvrir cette nouvelle série ( et tu auras une jolie surprise dans le premier tome …). Ses polars sont aussi pas mal du tout, Alex, par exemple.
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Je viens de le finir, j’ai beaucoup aimé aussi, quel plaisir de lecture même si je le trouve un chouïa en dessous du premier tome. Un beau résumé que tu nous as fait là ! Bravo ! (j’ai adoré Petit Louis et j’ai hâte d’en savoir plus sur Lambert)
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Oui, un petit chouïa en dessous du premier, ce tome est moins trépidant et moins exotique. C’est plus franchouillard … Mais franchement, je l’ai dévoré ! Moi, celle que j’adore, c’est Geneviève, je me demande bien comment Lemaitre va s’en dépatouiller de cette mégère ( mais on peut lui faire confiance pour nous réserver bien des surprises !)
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