Dans les bonnes résolutions de tri, j’ai un peu triché en sortant de la pile le plus court des anciens car autant je tente de tenir ma ligne, autant l’addiction aux nouveaux est quand même taraudante … Et c’est un joli petit conte que j’ai ainsi dévoré tranquillou, un petit bonbon exotique et piquant.
Yamen Marai est un jeune auteur que j’aime bien, ses titres prennent l’allure de fables, réjouissantes, colorées avec des parfums de sa terre d’Afrique du nord et des accents de réalisme magique humaniste sans grandiloquence. Les ressorts de la fable reposent ici sur les heureux hasards du hasard, le manège des rencontres, des exils et des amours recroisés.
Tout commence par le coup de foudre de Marie pour Christian au lycée de Sidi Bou Saïd. Christian lit des livres de poche dans la cour du lycée sans même lever les yeux sur les amourettes qui tournent autour de sa solitude. Les cheveux ébouriffés, les yeux mi-clos, le jeune homme a tout du ténébreux littéraire. Elevé par son colonel de père dans la maison aux coquelicots, c’est pourtant un autre chemin que prendra son rêve de bonheur sur terre. En attendant, Marie a quinze ans, et quand on a amoureuse à quinze ans, on ne mange plus et on écoute Roch Voisine en pleurant. Symptômes qui alertent sa mère, elle prendra des décisions radicales pour éloigner la jeune fille de son bourreau involontaire. En vain. Il ne faudra pas moins qu’un sort jeté par un marabout, un oeuf et un cobra pour que onze ans plus tard, à Paris, Marie et Christian ne se reprennent la main. (je ne spoile pas, on le sait dès le départ.) Elle est chercheuse mathématicienne, il lit toujours des livres de poches, tant en cherchant la solution à l’équation qui résoudrait sa théorie de l’anti matière qui mettrait fin aux conflits entre l’homme et la planète qui se réchauffe. Ils sont mignons comme tout …
Entre Marie et Christian tournent d’autres silhouettes toutes aussi généreuses et naïves ( mais si mignonnes …), toutes aussi menées par le bout du nez du maitre des hasards, toutes parties de Sidi Bou Saïd, le pays des fleurs, des senteurs et des rêves qui irradient un Paris de carte postale : Moussa et Azzuz, les deux gamins turbulents du village, celui qui passe la frontière et celui qui ne la passe pas, Rima, fleuriste qui se rêvait en chanteuse de jazz et qui pensait avoir perdu à jamais ses deux amours, et le vieux peintre polonais dont les tableaux, accrochés aux murs de l’appartement de Paris, feront l’aimant nécessaire qui boucle la boucle, dont le colonel avait la clef, toujours à Sidi Bou Saïd. Pendant ce temps, le maitre du jeu se frotte les mains de contentement, et le lecteur sourit aux coquelicots.
Le récit est virevoltant, fantasque et drôle avec plein de magies sautillantes dans les images mais aussi des clins d’oeil, pas du tout naïfs, à la sinistre marche du monde vers des certitudes bien plus grimaçantes.
J’aime beaucoup les écrits de Yamen Manai, qui est de plus très sympathique (nous avons discuté avec lui à Saint-Malo il y a deux ans, toi aussi, peut-être ?)
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Moi aussi j’aime beaucoup son écriture, très lumineuse et discrètement ironique. Je l’ai rencontré également à Saint Malo, mais en 2018 ! J’avais assisté à un plateau très plaisant avec lui et Miguel Bonnefoy, deux jeunes auteurs plein d’allant. Et j’avais beaucoup aimé La sérénade d’Ibrahim Santos, que je te recommande, si tu ne l’a pas déjà lu.
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Je l’ai lu et je pense que mon prochain sera L’amas ardent… et toi, as-tu lu Bel abîme ? je te le recommande chaudement !
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Non, pas encore, mais j’ai lu quelques avis très positifs et je sais que ce titre rejoindra ma future pile à lire !
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J’ai énormément aimé son « Bel abîme » et je lirai cet autre court roman avec plaisir (il a l’air bien plus léger).
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Vu ce que tu en as écrit, la tonalité est effectivement très différente entre les deux titres, la dimension sociale est beaucoup moins affirmée dans ce conte, qui ne manque pas quand même d’égratigner au passage une certaine manière politique de penser le monde, mais avec plutôt une forme de fantaisie.
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ah voilà donc encore un auteur que je ne connais pas et qui me donne envie. Athalie, tu vides ta PAL et sans aucun scrupule tu remplis mes listes sans te soucier du temps qui me manque tant !
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Je pense que l’univers de cet auteur te conviendrait, ses textes sont plutôt courts, le découvrir te prendra donc peu de temps ^-^. Tu peux peut-être les trouver dans ta médiathèque ?
Et oui, finalement ma pile à lire se vide ( mais il en reste quand même pas mal …) et je suis fort contente de parler un peu de cet auteur, que j’apprécie retrouver.
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Ouf, ce n’est tout de même pas un coup de cœur !
C’est comme moi avec le Cauchy : on déstocke pour des motifs plus ou moins avouables, en se disant que ce sera vite lu, et c’est une bonne pioche.
Pas besoin de rentrée littéraire, finalement…
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J’ai presque l’impression de faire une rentrée littéraire à moi toute seule, pour moi toute seule ^-^ ! C’est fou les bons titres que je stockais bêtement pour plus tard … Je viens d’en déterrer un autre, et encore excellent ! Décidément, aurais-je suivi de bons conseils de blogueuses ?
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Demain, je déstocke un autre vieux titre de ma pile… pas de crainte à avoir en ce qui te concerne, tu l’as déjà lu, et en a même fait un coup de cœur. C’était en 2015…
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J’avais hâte de voir si tu allais le lire pour le Book trip (j’avais vu passer cette proposition chez Fanja, je crois bien). Et oui, un sacré bouquin que cette île du pont Nemo, tellement réjouissant, un vrai bain de romanesque !
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Un roman qui m’est inconnu, mais qui semble avoir bien des qualités !
Il est difficile de ne pas lorgner du côté des nouveautés…!
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Oui, mais j’aurais peut-être dû dire novella au lieu de roman parce qu’il est vraiment court. Mais peu importe, tout ce que j’ai lu de cet auteur m’a plu, et comme tu peux le voir en commentaire, je ne suis pas la seule.
Ce que j’appelle « nouveautés » ne sont pas forcément des titres qui viennent de sortir, mais ceux que j’ai achetés ou empruntés récemment. Je résiste plutôt bien aux sorties récentes ( mais je n’ai pas trop de mérite, parce que juste avant l’été, j’ai toujours mis de côté une pile de pavés, en prévision du challenge ! )
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Ce n’est pas la première fois que je lis du bien de cet auteur. Il faudrait vraiment que je le lise un jour. Celui que j’avais noté, c’était La sérénade d’Ibrahim Santos. Bravo pour le tri en tout cas. Même court, un livre qui sort de la PAL reste un livre.^^
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C’est un auteur qui a la saveur des contes et fables intelligentes et sensibles, ce n’est pas négligeable ! La sérénade d’Ibrahim Santos reste mon préféré à ce jour, mais je n’ai pas tout lu encore.
Je suis super contente de ma résolution, en plus, je découvre plein de bouquins bien ^-^. Je vais me faire un petit logo, pour me motiver encore plus, parce que je me connais, la pente est facilement ascendante ( je viens de passer devant une boite à lire et j’ai craqué pour Le voyant d’Etampes, dont Ingannmic a dit le plus grand bien il y a quelques jours ^-^)
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Dans un « vieux » fichier retrouvé, j’ai découvert ma PAL 2019… misère… je n’ai pas tous ces livres avec moi car j’ai déménagé mais je suis en train d’en construire tout tranquillement une autre, c’est désespérant cette propension à accumuler les livres…
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J’ai toujours un ou deux carnets sous la main, et comme je prends le premier qui traine pour noter les titres sur les blogs, il y en a de partout. Nouvelle résolution, je vais les regrouper sur un seul ! Et je vais compter … ( je crains le pire !)
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Je ne connais pas l’auteur mais ton avis enthousiaste et ce que tu dis de son œuvre me tente bien !
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Oups, tentent
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Tu peux te laisser tenter sans crainte, court et plein de soleil ( mais pas gnan gnan) …
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joli billet, tu vends bien le truc. Un livre joli je prends
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Comme tu as pu le lire dans les commentaires précédents, je ne suis pas la seule à apprécier cette prose lumineuse et sans prétention ( mais avec du piquant quand même )
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