Les nuits de laitue, Vanessa Barbara

Cette lecture est une pioche dubitative. Dans un quartier labyrinthique, qui est aussi un condensé de personnalités atypiques, vivent Ada et Otto.Leur maison est jaune et s’imbrique dans celles de leurs voisins, très présents de ce fait dans leur retraite rythmée de rituels complices. Cinquante ans qu’ils vivent ensemble, qu’Ada nourrit de petits déjeuners pantagruéliques, et de choux fleurs à la milanaise. D’ailleurs, elle fournit aussi les voisins tant Ada est l’énergie communicative incarnée, alors qu’Otto, c’est chaussons, insomnies et séries policères. Quand le roman commence, le problème d’Otto est qu’Ada est morte et qu’il est perdu.

Ils se chicanaient bien de tant en temps, l’un poussait l’autre dans le lit, lui piquait le bout de la couverture, mais voilà, elle n’est plus là alors que les voisins perpétuent une forme de mémoire en poursuivant inlassablement leurs bruyantes activités normales : les chihuahas voraces de Iolanda, les chasses aux cafards de Mariana, auxquelles succèdent une bombance de milk shake, les envolées lyriques et mystiques de Térésa, les crises de monsieur Taniguchi, ex kamikase jamais qui a mis un sacré bout de temps à admettre que la guerre était finie, alors que maintenant elle se fait dans sa mémoire …

Pour lier ces agités qu’Otto prend de plus en plus en grippe, la pharmacie du quartier d’où Nico distribue médicaments et conseils décalés, sa passion étant les effets secondaires les plus exotiques possibles et non l’effet soignant, et le facteur chantant, dont la tournée consiste à réussir les plus de tours de passe avec les courriers des uns et des autres.

Ce petit microcosme est foutraque et dans l’ensemble, fort sympathique, même si moi, toute cette énergie virevoltante me saoulait un peu, jusqu’à ce que Otto commence à devenir soupçonneux …

Sauf que c’est au dernier tiers du que l’on comprend qu’il y avait un but, une intrigue, un mystère, et que pour moi, c’était déjà un peu trop tard, ce manège coloré et foutraque m’avait perdue. Une lecture sympathique mais microcosmique, au sens d’anecdotique et qui s’envole plus vite que son ombre …

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