Le lys, Francie Nolan a neuf ans au début du récit, et vingt ans à la fin. Elle met donc 694 pages à grandir de onze ans et sa famille à sortir de la grande pauvreté. C’est parfois très attachant, mais quand même un peu long, parce qu’elle grandit bien naïvement dans un quartier qui pourtant, a tout pour bousculer une adolescente dont on ne peut pas dire qu’elle part dans la vie avec une cuirasse protectrice. Brooklyn grouille de dangers potentiels, de miséreux enfants d’émigrants, à la limite de la mendicité, de mégères trop tôt mariées, de commerçants qui pincent les joues des petites filles, pour un bonbon de plus.
La famille de Francie Nolan est comme les autres du quartier, d’origine d’ailleurs, pour elle, autrichienne et italienne, et pauvre, très pauvre. Sa jeune maman, Katie Rommely, a des principes et du courage, beaucoup de courage … Le père, Johnny Nolan, est saoul très régulièrement, de plus en plus, (mais Katie impose à sa fille d’ écrire « malade » dans son journal intime). Johnny ne possède qu’un costume mais il le porte beau. Très fier d’être syndiqué comme garçon de café, il décroche des contrats précaires de chanteur à la demande. Toujours, il chante Molly Malone en montant les escaliers de leur appartement, qu’il marche droit ou de travers. Entre deux virées de bord, il se promet d’être un papa responsable. Même si ça rate toujours, ses deux enfants, Francie et son petit frère Neeley, l’adorent et lui pardonne ses frasques et ses incompétences. Katie, elle, tente de l’aimer encore, ce pétillant jeune homme qu’elle a volé à sa meilleure amie, même quand tout va à veau l’eau. C’est elle qui tient les cordes, à grands coups de serpillières et de repas improvisés avec des bouts de trois fois rien. Elle rêve à sa mesure, de quelques leçons de piano, et d’un avenir meilleur pour ses enfants, par la lecture quotidienne d’une page de Shakespeare et une autre de la Bible, pour équilibrer. Elle donne à ses enfants une éducation rigoureuse, honnête, et un peu rude. Sa fille le sait, Katie préfère le petit frère, mais elles sont à égalité, puisque Katie, elle préfère son père…. Mais pas de conflits ouverts dans cette famille tenue par ses principes.
Autour de Francie, gravitent les trois sœurs de Katie, beaucoup plus hautes en couleur, notamment l’aînée, Sissy, illettrée et volage, elle néglige de divorcer d’un premier mariage, et collectionne les maris, plus ou moins officiels, et pour rendre hommage au premier et être sûre de ne pas se tromper, elle les appelle tous John. Les habitants de la cour, les maîtresses de l’école et du collège, les commerçants juifs, polonais, le beau policier du coin, quelques fêtes, les élections, permettent de dresser des tableaux et scénettes très vives de la vie quotidienne de cette première génération de migrants, qui commencent à s’implanter et vivent de débrouilles.
Si Francie met beaucoup de temps à grandir et jamais ne se plaint, ne se révolte, ne remet en cause l’ordre immuable de la pauvreté, c’est aussi parce qu’elle lit beaucoup, qu’elle est une bonne élève, surtout en rédaction où elle repeint, selon les vœux de la maîtresse, sa réalité en rose bonbon. Francie accepte les codes et malgré quelques états d’âme de petite fille pauvre et de solitaire, elle manque de pas de travers pour rendre son périple vers des jours meilleurs réellement passionnants.
Un roman où la réalité est un peu lisse, édulcorée par un optimisme peu fiable.
Un deuxième pavé chez Brize ….Chez Brize
Et une troisième participation pour Plaisir à cultiver
Un peu rose peut-être à mon goût… (mais je n’aime pas le trop noir non plus… auteurs, à vos palettes !)
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Ca commence un peu noir, et après, ça se dilue, ça se dilue ……
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Je passe, pas assez noir pour moi !
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C’est certain, ce n’est absolument pas pour toi ! ( et pas vraiment pour moi, non plus …)
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Je te sens déçue par ce pavé.
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J’ai envie de dire … Toutes ces pages pour ça …..
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Malgré l’avis positif qu’en avait récemment donné Mimipinson (dans le cadre du challenge Pavé de l’été), je ne suis pour le moment pas très tentée.
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J’ai lu son avis, je le comprends, mais franchement c’est pas ma came ! Il me faut du dur comme dit Ingannmic ( qui n’est pas mieux que moi ! )
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je suis moins sévère que toi mais c’est peut être parce que je l’ai lu la première fois en bibliothèque verte et que je devais d’avoir ainsi un arbre à moi
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Ah oui, la bibliothèque verte quand même ! Je comprends mieux pourquoi à mon âge, j’ai trouvé l’histoire quelque peu mièvre…. Mais je crois bien que cela me ferait le même effet avec « Les quatre filles du docteur March » que j’ai lu dans cette même collection et qui me laisse un souvenir marquant. Si je le relisais, ce que je risque pas de faire, je pense que je trouverais la révolte adolescente bien tiède !
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