Rudolph Schnaubelt, pour fuir le patriotisme grandissant de son Allemagne natale, migre à New York en cette fin de XIX ème siècle qui voit se déverser le flot des « nouveaux arrivants » dans le nouveau monde. Les « anciens » ne leur laissent que les emplois précaires, mal payés, dangereux. Le rêve d’une vie meilleure se dissout pour eux dans une misère douloureuse. D’autant plus pour Rudolph qui a peu de qualités physiques et caressait l’ambition de devenir journaliste.
Il fait preuve de persévérance, franchit quelques portes, se forge aussi une conscience politique, mal définie mais qui le porte à la dénonciation de l’exploitation des travailleurs par la mise en place d’un capitalisme corrompu et corrupteur. Embauché finalement par un compatriote, directeur d’une petite publication à Chicago, le narrateur débarque dans cette ville où les chantiers de construction exploitent sans vergogne une main d’œuvre impuissante. Il se rapproche très rapidement des milieux anarchistes, alors fort actifs, et notamment de Louis Lingg, à qui il voue une admiration sans borne, fasciné par le charismatique meneur. Le problème est qu’il va aussi se prendre les pieds dans un amour inconditionnel pour Elsie. Très raisonnable, la jeune fille de milieu trop modeste pour ne pas être honnête, ne le laisse s’approcher qu’avec froideur, à une distance corporelle toute respectable.
Cet embarras sentimental a sonné le glas de mon intérêt pour ce titre. A partir de cette rencontre, en effet, on doit subir le double assaut d’un sentimentalisme passionnel, le récit des petits progrès que Rudolph fait dans son approche sensuelle, et celle des discours de Lingg, longuement retranscrits et expliqués. Cette alternance gâche le récit des tensions entre les ouvriers en lutte et les policiers, les violences aboutissant au massacre du 4 mai 1886 et à l’explosion de la bombe.
Je pensais trouver dans ce livre un intérêt historique, mais il est finalement minime. Et, en plus, la réalité y est falsifiée puisque Rudolph se présente comme le lanceur de la bombe, exilé, sans espoir de retour et sans possibilité de sauver ses compagnons innocents. Le massacre de Haymarket n’a toujours pas de responsable désigné, ce qui permet cette faille romanesque, sûrement, mais pour l’ennui suscité par les longueurs interminables du récit, l’auteur n’a pas d’excuses.
J’allais dire que nous aurions pu faire une LC autour de ce titre et finalement, me voilà à te remercier de l’avoir lu avant moi !
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Une lecture commune qui aurait été une déception, cette fois ci, je pense ! Au début, je me accrochée mais dans la seconde partie, à Chicago, j’ai passé pas mal de pages …
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Houla, il est dans ma pile à lire (achat coup de tête l’année dernière) et tu ne m’incites guère à l’en sortir ! 🙂
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Un achat coup de tête pour moi aussi, à cause de la période historique. Mais le traitement des événements est vraiment trop bancal.
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Bon, je passe alors ! Merci
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Tu peux, sans regrets !
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Heureusement que j’ai lu ton billet car j’aurais pu aller à la rencontre de ce titre et je suis certaine que ce roman m’aurait énervée pour les mêmes raisons que toi.
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Tant mieux si mon flop t’évite de longs moments d’ennui …
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C’est gentil de nous faire gagner du temps !
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Pour lire d’autres titres … On ne se refait pas ^-^
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Comme le dit Krol, c’est gentil de nous faire gagner du temps et économiser pour un titre moins… bancal?
J’ai comme l’impression que le sentimentalisme passionnel vient gâcher une partie de la sauce…
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C’est peu de le dire … Un sentimentalisme sirupeux, tant pour la jeune fille que pour son modèle politique. Le contexte politique en est complétement noyé …
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Mouais, celui-ci, je ne le note pas.
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Pas la peine !
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