Algernon est une souris à qui des scientifiques qui se prennent pour Prométhée, ont injecté de l’intelligence. Du coup, elle parcourt son labyrinthe sans erreur, à toute vitesse et beaucoup plus rapidement que le narrateur, Charlie Gordon. Les deux concepteurs du programme qui rend intelligent, Nemur et Strauss, ont finalement sélectionné ce jeune homme, un simple d’esprit, un attardé, un débile, pour sa bonne volonté et sa détermination à devenir un intéligent et à battre la souris à la course au birinthe même si ca lui prant lontan.
L’orthographe est fautive, la pensée obscurcie par l’absence de compréhension du narrateur face au monde et aux réalités qui lui échappent. Abandonné par ses parents, il n’a au départ aucun souvenir de la cruauté de sa mère. Recueilli par un boulanger depuis plus de dix ans, il effectue les tâches qui lui sont confiées avec sérieux et elles lui confèrent la satisfaction d’un équilibre. Il est aussi l’élève le plus méritant d’Alice, l’institutrice pour adultes attardés. Dans l’absence de préhension de la réalité de son sort, et de ses relations avec les autres, Charlie ne perçoit que gentillesse dans les pièges dont il est la victime ridiculisée. L’intelligence, qui va lui être injectée, comme à la souris, lui rend la mémoire, et avec elle, la perception des moqueries, des sévices, et de son passé pathétique. Ce renversement lui ôte l’ignorance protectrice et le plonge dans le doute et l’angoisse. Découvrir tout ce qu’il ne savait pas, et qu’il ignorait ne pas savoir, se révèle être la véritable épreuve. D’autant plus que le temps de cette nouvelle lucidité lui est peut-être compté.
Cette intelligence, à laquelle il aspirait tant quand il ne l’avait pas, devient torture. Il réalise que les savants, qu’il admirait tant et en qui il avait confiance, ne sont que des hommes qui cherchent à faire carrière. Que pour eux, l’autre Charlie, l’attardé, n’était pas vraiment un être humain, mais aussi que l’amélioration ne lui donne pas vraiment ce statut non plus. Et cet autre Charlie est toujours là, intrusif et innocent, il le hante et fait barrage entre lui et ses désirs trop ardents pour son ancienne institutrice, Alice.
On suit l’itinéraire du personnage, de son bonheur d’accéder au savoir, aux doutes, puis aux questionnements angoissés. Du conte randu numéro 1 au compte rendu numéro 17, de la joie d’avoir vaincu le labyrinthe, au désespoir de se heurter aux voies sans issue, la démonstration est implacable, mais manichéenne et longuette. Les deux Charlie m’ont peu touchée, le gentil attardé et l’intelligent égocentrique, c’est un peu facile. Le journal intime brasse des réflexions généralisantes sur le handicap, la différence, le rapport science et humanité, science et sentiments, émotions, sensations … Les thèmes sont redondants, ressassés et posés comme des pavés … Soit, « l’intelligence ne fait pas le bonheur » et « la science sans conscience n’est que ruine de l’âme » est-ce pour autant que « heureux soient les simples d’esprit » ?
Une nouvelle participation aux lectures autour du handicap.
Contrairement à toi je marche avec ce genre de roman même si il a pris un peu un coup de vieux
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Notre regard sur le handicap et le rapport à l’intelligence a sans doute intégré les données qui sont exposées dans ce roman, on n’enferme plus les « simples d’esprits », les diagnostiques peuvent être posés avec plus de nuances, je pense que c’est ce qui contribue au coup de vieux.
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J’avais marché aussi, il soulève beaucoup de questions auxquelles on ne réfléchit pas forcément tous les jours ..
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Effectivement, que l’intelligence accrue, « augmentée » dirait-on aujourd’hui, puisse être cause de souffrance et non de bien être est un sujet intéressant, mais les nouvelles technologies changent la donne et du coup, ce roman parait obsolète.
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Oui, c’est un livre intéressant et dont Richard Powers parle dans son dernier roman, « Sidérations »
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Ce roman est considéré comme un « classique » sur le sujet des neurosciences si j’ai bien compris. Parce que moi, les neuros sciences, ça me passe un peu au dessus … Et je sais bien que je vais finir par me lancer dans du Richard Powers. J’ai l’arbre monde sur mes étagères depuis presque un an.
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J’allais aussi parler de Sidérations. ^_^
Pas lu ce roman dont tu parles, toujours un peu peur.
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Il n’y a vraiment pas de quoi avoir peur ! Je comprends bien que l’on puisse être bouleversé par le destin de Charli, mais pour moi, il y avait trop de longueurs dans la narration, et des répétitions thématiques.
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Je l’ai lu il y a une éternité, adolescente, évidemment il m’a bouleversé ce livre. Je crois que c’était la première fois que je réfléchissais vraiment à ses thèmes. Maintenant, j’aurai une impression de » déjà lu « , de manque de profondeur, je pense.
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Je pense que si je l’avais lu adolescente, j’aurais beaucoup accroché. Il est vrai que le sujet a été creusé depuis, et que la thématique des IA a changé la donne. Il y a de plus plus en plus de littérature sur le thème et j’avais beaucoup aimé Ada de Bello.
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Je l’ai lu il y a moult temps et j’avais adoré à l’époque. Je pense que si je le relisais, je l’aimerais toujours autant. À tester un jour.^^
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Le fond m’a vraiment semblé daté, mais la forme du journal intime peut rester touchante …
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J’ai testé (lu adolescente et relu il y a quelques années) et j’ai aimé autant la seconde fois 😉 !
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Je connaissais le titre et le sujet du roman, mais n’ai jamais vraiment eu envie de le lire. Tu le résumes très bien, et ça me suffira…
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Je ne dit pas tout, évidemment, mais l’évolution de Charli « intelligent » est assez prévisible. Ce titre a pu être un indispensable mais à mes yeux, ce n’est plus le cas. Je l’ai quand même recommandé à une amie qui côtoie pas mal d’adolescents dans le cadre de son travail. Il peut constituer une bonne base de réflexion.
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Merci pour cette nouvelle participation. En revanche, je passe, malgré les commentaire positifs..
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Je n’avais pu lu d’avis sur ce roman, mais je savais que c’était un classique, dans un sens … Il a été beaucoup lu. Mais pour moi, ce n’es pas ( ou plus) un indispensable.
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Une lecture que j’avais beaucoup aimée.
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Les répétitions ont fini par me lasser … malgré l’intérêt du propos.
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Lu il y a longtemps et je me souviens avoir aimé cette lecture 🙂
Peut-être qu’un jour je le relirai.
Bonne journée !
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Je pense parfois à des relectures, mais en fait, je ne le fais jamais … Ou alors par « morceaux choisis » pour me souvenir d’une scène ( et souvent aussi de la fin … )
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L’écriture m’avait rebutée dans les premières pages, j’avais abandonné…
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L’orthographe fautive et la syntaxe déficiente se justifie par l’absence de connaissances du personnage, mais il est vrai qu’il faut passer ces pages peu captivantes pour rentrer dans le sujet.
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J’ai tat aimé ce roman lu il y a bien longtemps, je ne sais pas s’il résisterait à une nouvelel lecture .
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Vu la complexité actuelle des technologies, le rapport à la science a dévié le sujet de l’augmentation artificielle de l’intelligence. On est dans cette réalité augmentée !
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J’ai lu ce roman, il y a une vingtaine d’années. J’avais une liste de classiques dans le domaine de la science-fiction. Il me semble l’avoir apprécié à l’époque. Il se peut qu’il soit dépassé aujourd’hui.
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Oui, e pense que c’est typiquement le genre de titres qui a moins d’impact aujourd’hui parce que la thématique en est dépassée par les nouvelles interrogations, inventions … Je ne regrette pas cependant de l’avoir lu, c’est une référence.
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