Un roman atypique de cet auteur estampillé « polar venus du froid » et qui est une bien belle fable historique … L’histoire cadre est celle de la rencontre entre un roi fou et un modeste horloger et l’horloger raconte au roi une histoire, une histoire d’amour et de mort qui a des airs de ballades islandaises à la Bjork …
Le roi Christian VII a été écarté du pouvoir par son propre fils et si il est toujours en son palais de Copenhague, c’est en proie à la mélancolie, une bouteille de Madère à la main, il en arpente les couloirs, la nuit. En robe de chambre, il rôde jusqu’au fin fond des réserves royales, fatras de tableaux, de bustes, dont celui de son père auquel il voue une farouche rancune. Au milieu des harnachements poussiéreux et des butins de guerre oublié, trône une ruine magnifique . John Siverts, le vieil horloger, lui est arrivé là par hasard, pour réparer une horloge quelconque et il a obtenu le droit de revenir, sans véritable assignation mais avec l’envie irrépressible de réparer les outrages du temps.
L’œuvre qu’il démonte, avec une passion patiente est un chef d’oeuvre. Elle fut conçue par un maitre de la Renaissance, Isaac Hahrecht, et le mécanisme est une merveille de complexité où les rois mages se prosternent devant la vierge au son des carillons qui pleurent une complainte, un psaume qui parle d’un injuste sanction pour un amour oublié. Mais cette merveille a été oubliée, la vierge a disparu et les clochettes éparpillées.
Le vieil horloger est parti d’Islande depuis bien longtemps, il a fait son apprentissage à Copenhague, y a tenu boutique, y a perdu sa femme. Au roi, dont la raison vacille et qui parfois s’endort ou se prend d’une rage aussi violente qu’inopinée, John Siverts conte les engrenages de la tragédie qui fit de son père un criminel et de sa belle mère, une victime, une histoire de pêcheurs de requins, de femmes qui se donnent, l’histoire d’un amour interdit par les lois archaïques appliqués par les baillis en terre d’Islande, colonie danoise inconnue du pouvoir de Copenhague. Et elle résonne dans le fatras de l’esprit du roi, provoquant à la grande surprise de l’horloger, une série de mises en garde et aussi une complicité entre celui qui écoute et celui qui raconte.
Dans la salle des collections, se raconte alors deux histoires pleines de mélancolie, de tristesse, et les mots en cognant sur les murs du palais, interrogent aussi la responsabilité de celui qui dévoile une vérité, qui déterre les souffrances, alors que les aiguilles du temps se remettent à tourner.
D’habitude, je me jette sur les livres d’Indridasson à leur sortie, mais là, celui-là il ne m’inspire pas vraiment.
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Tu vois, moi, c’est un peu l’inverse, je me suis lassée de ses polars ( et pourtant, La cité des jarres et La femme en vert sont parmi mes meilleurs souvenirs de ce genre ) et j’ai vraiment apprécié découvrir ce texte, très différent, noir bien sûr, mais plus mélancolique et dont les thématiques sont moins « âpres ».
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J’ai hâte de le lire car j’aime l’auteur aussi quand il sort de son domaine de prédilection
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C’est la première fois que je lis un titre de cet auteur qui ne soit pas dans sa veine de prédilection, et je vais aller fouiner pour voir si il n’y a pas d’autres titres de tonneau là …
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Nous sommes presque synchros, mon billet paraîtra cet après-midi 🙂 J’ai bcp aimé ce nouveau cru moi aussi, c’était une bonne idée de faire une pause avec Konrad.
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Je n’ai même pas commencé la série avec Konrad, et pas terminé celle d’Erlendur … Je finissais par avoir l’impression de tourner en rond ! Mais il me reviens en mémoire un autre titre d’Indridason hors série, c’est Betty, que j’avais beaucoup, beaucoup aimé aussi. Si tu ne connais pas, je te le conseille …
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J’ai lu les 4 premiers Konrad mais je t’avoue que je commençais moi aussi un peu à tourner en rond, je suis donc très contente de cette pause historique. Je n’ai pas encore lu « Betty », je le note donc. Et j’ai encore la trilogie des ombres dans ma pal. Tu l’as lue?
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Comme toi, je me suis lassée -assez vite d’ailleurs- de la série Erlendur, mais j’ai beaucoup aimé Betty. Là, ça m’intéresse !
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Du coup, je suis aller fouiller dans les archives du blog et je me suis rendue compte que, quand même, j’ai chroniqué six titres de l’auteur, dont quatre déceptions …. C’est dire si j’ai insisté ! Betty fut une très bonne surprise et ma foi cet horloger et son roi aussi, dans un tout autre registre. J’ai vu dans ton index que tu n’avais pas lu La femme en vert et La cité des jarres de la série des Erlendur, à mon avis, si il en a que deux à lire, ce sont ces deux là.
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Coucou, si, j’ai bien lu La femme en vert et La cité des jarres (que j’ai beaucoup aimés en effet) mais c’était il y a très longtemps, et je n’ai pas fait de billet à l’époque (je crois même avoir lu La cité des jarres avant le blog, c’est avec ce titre que j’ai découvert Indridason, et je serais bien capable de le relire, tiens !).
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C’est la même chose pour moi, les lectures de ces deux titres remonte à l’avant blog, du coup, je n’ai pas de note enthousiastes pour cet auteur, c’est ballot … parce que c’est quand même un très bon dans le genre noir social.
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Ce que tu dis sur ce roman est très beau. Je m’empresse de le noter.
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J’espère que ce titre te plaira autant qu’à moi ! Et puis, je ne l’ai pas trop évoqué dans la note mais il y a aussi l’histoire de la restauration de l’horloge, qui est inspirée de celle de la cathédrale de Strasbourg. C’est une trame secondaire mais passionnante.
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J’ai abandonné Indridason, un poil trop mélancolique noir, mais là c’est noté!
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Ici aussi c’est une peu noir et mélancolique mais le dosage est plus subtil et a un goût de légende. J’espère que cette musique te conviendra.
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je suis contente qu’il t’ait plu… Je l’ai beaucoup aimé, il est parfaitement à l’aise dans ce style de roman 🙂
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Effectivement, on sent une fluidité dans l’agencement des intrigues, et celle qui raconte l’histoire du père de l’horloger et de son amour « interdit » est particulièrement prenante. Comme le roi, on veut savoir la suite !
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J’ai trouvé que les polars d’Arnaldur Indriðason étaient de bonne facture même si je ne les ai pas tous lus. Le découvrir dans un nouvel univers peut être intéressant. Je note ce titre.
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Comme je le disais plus haut, après avoir dévoré plusieurs titres de la série Erlendur, je me suis lassée de ce personnage englué dans sa dépression, la noirceur sociale, la noirceur venue du froid … Mais ici, la dimension historique prend le dessus, et aussi l’humanité des personnages. Je ne suis pas certaine que le roi fou ait été aussi sympathique que le Christian VII de ce roman, mais ce n’est pas très grave, au fond …
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Oh ça me dit bien de découvrir Indridasson dans ce registre de la fable historique ! Je n’avais pas repéré ce titre et ce que tu en dis me tente bien.
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J’aimerai bien qu’il en fasse d’autres comme celui-ci, et c’est possible parce que je crois que toutes ses romans n’ont pas encore été traduits. A voir … Et j’espère que ce titre te conviendra, quand tu auras pu le caser dans l’enchainement des lectures.
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J’aime beaucoup cet auteur et je note ce titre que je ne connaissais pas. (Une sortir récente ?)
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Oui, une parution très récente, début février … Je l’ai repéré sur Netgalley que je fréquente de temps en temps, pour tenter des titres dont je ne suis pas certaine de vouloir les acheter. C’est pas mal !
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mais il est pour moi ce livre là , tu le sais je n’aime pas trop les polars même quand ils « viennent du froid » (je dois dire que cette catégorie m’énerve, mais je m’énerve facilement!) mais cette histoire me plait bien.
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Ce n’est même pas un polar et à peine du noir, il y a un peu de froid, mais pas trop, et du tragique par touches … Donc, oui, il devrait te plaire …
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Bonjour Athalie, merci pour ce billet. Moi qui suis fan d’Indridason écrivain de romans policiers, j’ai noté celui-ci. J’ai lu de bonnes critiques à son sujet. C’est un écrivain qui sait se renouveler. Bon dimanche.
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Il est vrai que c’est un titre qui renouvelle mon goût pour cet auteur. C’est surtout le personnage d’Erlendur qui m’a lassée, plus que l’univers de l’écrivain. J’espère que tu aimeras cet horloger et ce roi mélancoliques …
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