Et bien, ça m’a changé la vision cette autobiographie, que l’on peut largement soupçonner d’être arrangée, ce qui ne l’empêche pas d’être belle. Romain Gary se peint ici en fils exclusif de celle qui l’aima tellement, que plus aucun amour ne pourra le combler, plus jamais (ma copine préférée me l’a textoté en plein milieu de ma lecture « l’amour maternel à l’aube de notre vie ne tient jamais ses promesses », je pense qu’elle voulait que je comprenne bien le texte … ) Sa mère lui a bâti un destin, il a tenté d’y être fidèle et de respecter le serment de son enfance, la venger de Totoche, le dieu de la bêtise, Merzavka, le dieu des vérités absolues, Filoche, le dieu de la petitesse ; la cohorte de ses adversaires, à elle, qui aurait tant voulu être une grande artiste. Mais comme ils ne lui ont pas laissé avoir un destin à sa mesure, ce sera à son fils de réparer le fil en devenant quelque chose … Mais quoi ?
Les différents domaines où Romain pourrait exercer son excellence s’amenuisent au fur et à mesure de son enfance. D’abord à Wilno, en Pologne où la mère et le fils attendent de retrouver la France, le pays de la France imaginé par la mère, la France des clichés du pays de la liberté et des grandes victoires : le roman national dans ses très grandes largeurs. Mais, il ne sera ni chanteur, ni peintre, ni acteur, malgré les cris d’amour aveugle de la mère qui marquent chaque échec par le départ vers un nouveau possible.
Arrivés à Nice, les plans sont enfin fixés, Romain sera écrivain, officier de marine en costume blanc et diplomate tombeur de femmes fatales. Les grandes lignes tracées vers le futur, il ne reste plus qu’à faire plier la misère du présent pour qu’il se transforme. Ce que la mère rêve, Romain tente de l’accomplir, même si ce n’est pas évident quand, pour seule victoire, l’adolescent décroche la médaille d’argent au championnat de ping pong.
Et pourtant, l’itinéraire atypique de l’écrivain finira par rejoindre le mythe maternel originel : une vague licence de droit en poche, des conquêtes amoureuses aussi généreuses que peu triomphantes, quelques nouvelles publiées et sanctifiées par l’enthousiasme sans failles de celle qui claironne sa gloire à chaque pas, sur le marché de la Barca, à Nice. Gary deviendra le héros de ses rêves, l’aviateur au blouson de cuir, la casquette penchée sur le regard de dur à cuir : la pose que sa mère lui fait prendre depuis tout petit, les yeux vers le soleil, la main sur la hanche.
Les récits des hauts faits maternels, sa vision d’enfant crédule et conquis, ses hontes d’elle, et son adhésion nous amène à y croire, à voir la mère enfin récompensée, se pavaner au bras de son fils médaillé sur la Promenade des Anglais … Mais ils se font du haut d’un homme, qui à quarante et quelques années, se dit grisonnant et troué du vide que les morts ont laissé à leur place, autour de lui. De ses souvenirs, il fait un mausolée à sa mère, mais aussi à celui qu’il fut : naïf, confiant, d’un séduisant humanisme désabusé.
« J’ai vécu » dit-il, et on entend, j’ai survécu.
mon projet est de relire le roman avant de voir le film! Reste à trouver le temps…
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Pas du tout envie de voir le film, je pense que la démesure et la complexité de cet amour ne peuvent pas être rendues sur des images …
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J’adore ce roman et beaucoup d’autres de Romain Gary.
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Je vais que c’est mon premier … je compte pour rien ma lecture adolescente de la vie devant soi, où l’histoire de Momo et Rosa m’avait laissé circonspecte, un univers trop loin du mien à l’époque, je pense. Un roman que je vais sûrement relire.
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J’avais beaucoup aimé ce roman et ton billet me donne presque envie de le relire. Tu oublies l’humour du texte. J4ai beaucoup ri en le lisant !
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Oui, j’ai laissé de côté l’humour, pas vraiment volontairement, ton commentaire me le fait réaliser. J’ai souri, bien sûr, mais je crois que je n’ai pas vraiment pris la légèreté voulue apparente, très au sérieux. Après, je me trompe peut-être !
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Je viens de le terminer aussi, dans le cadre d’une LC avec Kathel, tu aurais pu te joindre à nous ! Il m’a beaucoup plu, il y a à la fois beaucoup d’humour -notamment sous forme d’auto dérision-, de tendresse et oui, une tristesse insondable enfouie sous tout ça, comme si trop d’amour au début de sa vie l’avait condamné à une quête vouée à l’échec pour le reste de l’existence, et à traîner la nostalgie de cette affection inconditionnelle.
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Rien à rajouter ! tu as tout bien dit ! Je l’ai lu exactement comme cela … Je ne n’ai pas vraiment cru à la carapace du gros blouson de cuir …
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J’aime beaucoup Romain Gary mais n’ai toujours pas lu celui-ci, à cause du côté autobiographique je suppose. Il est toujours sur mon étagère, depuis des années…
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je lis peu d’autobiographies, je n’aime pas cela en général, mais celle ci est différente, il revisite vraiment son histoire, donne un sens à celle de sa mère, la tant aimée, la tellement détestée. Finalement, c’est elle l’héroïne !
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Je viens de le finir, excuse-moi de survoler ton billet, j’y reviendrai plus tard… il faut encore que je m’attelle à écrire le mien !
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Je comprends bien, je fais pareil, j’ai toujours peur de me laisser influencer par l’écriture d’un autre billet. Je guette la publication de cette lecture commune, que j’ai loupée …
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Je l’ai lu il y a longtemps et j’avais beaucoup aimé. Peu importe que Gary ait menti, après tout, on ne demande pas à un romancier de dire la stricte vérité.
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Et puis le mensonge, c’est bien ce qui fait qu’on aime lire, non ? En tout cas, les siens sont flamboyants de nostalgie …
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Je le lis en ce moment, tout doucement pour l’apprécier pleinement…
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Tu y arrives ? Moi quand j’aime, je n’arrive pas à me ralentir (sauf quand la réalité quotidienne me coince !)
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J’ai lu le récit, que j’ai trouvé profondément touchant !
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Profondément touchant ! complètement humain …
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Romain Gary, c’est un de mes auteurs chouchou et j’ai a-do-ré La promesse de l’aube. J’aime beaucoup la lucidité de cet homme sur la vie, ses observations aussi, et puis sa manière de raconter les choses. Pas vu le film par contre, je préfère rester sur le livre pour une fois.
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Ben, tu vois, je commence à le découvrir, je ne sais pas trop si c’est sa lucidité que j’ai apprécié ou son côté menteur magnifique … Mais, dans ce titre au moins, un mensonge généreux, altruiste, il dit aussi sa honte de cette mère théâtrale, excessive … Un mensonge sincère ! Un paradoxe que j’irai interroger de plus près.
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J’ai une envie folle de lire ce livre. Bon, j’ai commencé à l’envers. C’est M. Piékielny qui m’a donné envie de lire ce livre… oui, on a le droit de mem fouetter!
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Je viens de découvrir chez katell l’existence du livre de Déserade, et j’ai une envie folle de le lire ! A l’envers, à l’endroit, pas grave !
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Toujours pas lu, j’ai passé mon tour pour le film. Je n’ai lu qu’un roman de Romain Gary , comme toi » La vie devant soi « , qui ne me laisse pas un souvenir impérissable. Mais tout de même, j’ai noté » Une éducation européenne « .
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J’étais toute jeune, 16 ans, je crois, quand j’ai lu La vie devant soi. Pour la jeune provinciale un peu fleur bleue que j’étais (j’adorais Colette et Gireaudoux …Me pâmais devant Cocteau et la série des Angélique des anges), l’univers d’une vieille prostituée et de son jeune protégé , c’était tellement loin de moi ! Depuis, j’ai grandi …
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J’ai adoré ce roman, à ma grande surprise ! Je n’ai en revanche aucune envie de voir le film…
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Je viens de regarder le trailer, tellement les commentaires parlent du film. évidemment, c’est trop court pour juger, mais je n’ai aucune envie de le voir, les images ne collent pas avec mes images ! Mais pourquoi as-tu été surprise d’aimer ce livre ? (j’avoue que moi aussi, un peu …)
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