Des chaises rouges ont été installées à Sarajevo, en 2012, pour commémorer le début du siège de la ville par l’armée serbe. 11 541 chaises dont 643 petites, pour chaque enfants tués par les snipers ou les soldats installés sur les hauteurs, autour de la ville. C’est donc un roman hommage.
Moi, l’hommage, je comprends, mais le roman, j’ai vraiment eu du mal. Pas pour sa qualité sûrement très littéraire, mais pour sa posture d’hommage, là, je n’ai rien compris !
L’auteure reconstruit le personnage de Radovan Karadzic, le boucher des Balkans. Elle en fait un être magnétique, une sorte de mage mystique, terriblement charismatique. Lors de sa cavale, il s’implante dans un petit village d’Irlande. Il y installe un cabinet de magnétiseur, un psy new âge, avec imposition de cailloux chauds , sur la peaux des femmes en faiblesse.
Grand connaisseur de plantes, il les apprend aux enfants de l’école. Il arpente aussi le rivage où ses rêveries l’entraînent à quelques confidences sans contrition. sur sa vision du monde : la division des origines raciales comme dogme. Tout cela dans une langue poétique qui tripote des fantasmes vaguement délirants.
Fidelma, une belle femme, habitante du village, se languit d’un enfant, mariée en manque d’espoir, elle tombe sous le charme venimeux du boucher déguisé en mage exotique qui agite ses mains sur elle. En une sorte de transe, elle succombe en une nuit, dans un hôtel de luxe où des réfugiés se racontent par ailleurs leurs drames. Dont un Bosniaque. D’où la suite.
Fidelma enfin enceinte, le boucher est démasqué, arrêté. La réalité tombe sur la jeune femme qui croule sous la culpabilité et s’exile à Londres, où elle rejoint d’autres exilées qui lui secouent un peu la pulpe, mais je n’ai pas trop bien compris le lien, parce que les exils, ils n’ont pas grand chose en commun avec le sien, qui est intime, et non politique.
J’ai survolé la reconstitution romanesque du procès de La Haye, que la jeune femme vit dans une sorte de filtre personnel, entre victime et coupable, évoquant à peine les enjeux humains autres les siens. Elle les côtoie entre deux vagues relents de culpabilité (et encore, ce n’est pas très clair, là …)
De ma place d’humble lectrice, je n’ai évidemment aucune légitimité historique. Ce titre est estampillé chef d’oeuvre, je m’incline sans problème. Je me dis juste que lorsque le personnage choisi est un criminel de guerre, il me semble qu’il faut rester dans le crédible. L’histoire d’amour qui s’emberleficote avec une nuit de sexe sous les étoiles, puis d’une rédemption de la coupable à coup de compassion d’autres exilées, et enfin d’un chemin de croix personnel dont le Golgotha est un refuge pour lévriers hors de la course, je me dis que si c’est un hommage aux victimes de Sarajevo, faudrait peut-être qu’elles soient un peu dans le bouquin.
Un malaise certain m’a fait donc complètement passée à côté de ce texte, et je me demande bien ce que pourrait en penser Vélibor Čolić ….
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Bonjour Athalie, je n’ai aucun malaise en lisant ce roman mais je me suis beaucoup ennuyée. Je n’ai pas « accroché » du tout. Chef d’œuvre peut-être mais moi, je passe. Bonne après-midi.
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Et moi les deux, mal à l’aise plus de l’ennui, effectivement … Aucun commentaire ici … C’est signe que le chef d’oeuvre n’a pas beaucoup fait d’émules dans mon réseau de blogs, en tout cas !
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